Le 4 août dernier, Grégory Metge un brigadier des CRS 43 sauve un jeune requin bleu. Sa vidéo, qui a fait le tour des réseaux sociaux reflète pourtant une triste réalité : celle des échouages, de plus en plus fréquents, de mammifères marins.
Il est devenu un héros en début du mois. Grégory Metge surveillait la plage de Capbreton quand il a fait une rencontre improbable : un requin peau bleue à quelques centimètres du sable. Le brigadier décide alors de sauver l’animal.
Bloqué sur la plage
Il est 18 heures, ce mardi 4 août lorsqu’un jeune requin est repéré dans la zone de baignade de la plage des Océanides à Capbreton. L’animal, piégé par le shorebreak, ne réussissait pas à regagner le large. “Il était bloqué par les vagues et le courant qui le ramenaient vers la zone”, explique Grégory Metge.Alerté par un mouvement de panique, le maître-nageur affecté à la CRS 43 de Châlons-sur-Saône décide de venir en aide au requin. “Les baigneurs sont sortis de l’eau en courant et ceux sur la plage se sont approchés. Pour éviter que le requin ne morde de peur ou que quelqu’un tente quelque chose et se blesse, j’ai préféré le faire moi-même”, détaille Grégory Metge.
“J’ai passé la première vague avec lui”
Il lui faudra plusieurs essais avant que la manœuvre aboutisse. Un jet-ski est rapidement arrivé pour lui prêter main forte, en emmenant le requin au large. “J’étais avec le requin, j’ai passé la première vague avec lui, aidé du jet-ski”, illustre le brigadier.Une opération délicate, même si le requin bleu n’est pas dangereux pour l’homme, et une image héroïque : celle du brigadier s’enfonçant dans les vagues, le requin sous le bras.
Des images capturées par plusieurs vidéos qui ont fait le buzz sur les réseaux sociaux et notamment Tik Tok, où elle a été vue plus de 500 000 fois.
De plus en plus d’animaux échoués
Mais l’image montre aussi une réalité moins réjouissante : celle des échouages d’animaux marins. Quelques jours après le sauvetage du requin bleu, un dauphin a lui aussi été sauvé par les maîtres nageurs sur place. Deux animaux en quelques semaines, c'était du jamais-vu.Depuis six ans, Pascal Ducasse, correspondant local de l’observatoire Pelagis, observe la mer et vient en aide aux animaux échoués. “Un sauvetage, c’est toujours exceptionnel, car la majorité du temps, ils sont soit mourants soit déjà morts”, constate amèrement Pascal Ducasse.
Il pointe du doigt la pêche industrielle, qui n’est pas assez sélective et blesse ou emporte des mammifères marins. “80 % des échouages de dauphins sont liés à la pêche”, souligne Pascal Ducasse.
Le passionné des mammifères marins alerte désormais l’Etat, pour “faire quelque chose” et à terme, protéger la faune marine.
► Retrouvez le reportage de Margaux Dubieilh et Laurent Montiel