"Le coup de feu ? Je n'ai pas besoin de ça" : Pépé chasse la palombe sans fusil et défend la tradition de la capture au filet

Sur les réseaux sociaux, on le connaît sous le nom de Pépé Lescourège. C'est un jeune chasseur landais sans fusil qui se passionne pour la tradition de la capture de la palombe au filet du côté de Sore au nord du département des Landes. Mais ces oiseaux qui le fascinent, il ne les tue pas, il les relâche après les avoir bagués, à sa façon.

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"Crrrrouuuu... Crrrrrooouuuu..." Avec ou sans appeau à la bouche, il appelle les oiseaux bleus. Les yeux au ciel à travers l'ouverture de la palombière, "Pépé" est en pleine contemplation. Son chien, à ses côtés n'en loupe pas une miette.

Par ici, on le surnomme Pépé, sans doute parce qu'il est attaché aux traditions, au terroir landais et notamment à cette chasse au filet qu'il apprécie tout particulièrement pour sa poésie et surtout sa complexité.  "C'est plus compliqué que de prendre un fusil. Il faut voir les palombes, les poser, les chanter, y passer du temps et, après, les jouer au sol. Il y a un plaisir de leurrer l'animal". Et pourtant le jeune homme n'a pas lui-même grandi dans une famille de chasseurs.

Je défends ce côté historique. Il ne faut pas laisser perdre ça !

Pépé Lescourège

Défenseur de la chasse au filet (pantes)

Avec gourmandise, le jeune homme raconte l'installation et le principe de la chasse au filet : comment recréer le biotope en disséminant des grains de maïs sur une surface plane, comment disposer des appelants, véritables palombes retenues au sol, mais aussi comment actionner le dispositif du filet sur de gros ressorts. "Des filets sélectifs. On n'attrape que des pigeons ramiers. Les petits oiseaux passent par la maille".

"Je suis tombé dedans parce qu'un jour, j'ai acheté une caméra et j'ai filmé mes premières palombes au sol. J'ai attrapé le virus !", se souvient le jeune chasseurPour lui, pas besoin de fusil. "Le coup de feu ? Je n'ai pas besoin de ça, assure-t-il, même s'il dit respecter toutes les autres chasses : il y en a besoin". 

C'est toute cette ambiance qui plaît au jeune homme. La pleine nature, l'observation et un certain art de la chasse, intemporel. Une passion qu'il se plaît à partager notamment avec une équipe de France 3 Aquitaine.

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Adepte du "no kill", le jeune "Pépé" défend la chasse traditionnelle au filet dans les Landes. ©N. Pinard de Puyjoulon - V. Piffeteau / France 3 Aquitaine

Un "baguage ludique"

Après avoir capturé quelques palombes, il les compte et attache à chacun des spécimens capturés un drôle de médaillon à la patte. "C'est un baguage qu'on a lancé, il y a deux ans. L'année dernière, on en a bagué 278". Il explique que c'est une façon de suivre ces oiseaux bleus" "Neuf palombes ont été rattrapées. Donc on sait leur migration, où elles se sont déplacées", raconte-t-il. Il sait ainsi que certaines ont pu rester un an à une cinquantaine de kilomètres de là, depuis leur baguage. "Sur la saison 2024, on en est à 144 palombes relâchées baguées". 

C'est un petit programme non scientifique, juste ludique qui rassemble les hommes entre palombières. Presque un petit jeu entre chasseurs.

Pépé

"Paloumayre"

 

"On est dans notre palombière, on observe. On pourrait participer à plein de choses : à regarder les rapaces, des oiseaux... On n'est pas assez utilisés !", ajoute-t-il dans un sourire.

Incompréhension

La chasse au filet, Pépé la défend également sur les réseaux sociaux. Sur son compte Instagram, il partage des photos et petites saynètes où il se met en scène incarnant un chasseur landais à l'accent marqué.

Mais il sait que sa palombière, ses installations d'observation et de capture sont aujourd'hui "menacées". "Il y a des gens qui ne veulent pas voir ça parce qu'ils ne l'ont pas compris", se désole Pépé à propos des personnes anti-chasse qui n'ont pas connaissance de sa démarche du "no kill", soit le fait de ne pas tuer les oiseaux qu'il relâche.

Cette chasse est menacée bien sûr, on veut nous retirer les filets. Alors qu'on n'en attrape pas plus qu'au fusil !

Pépé

Chasseur sans fusil

"Une fois qu'on est venu sur place, qu'on a compris ce qu'on faisait et qu'on les relâche en plus... Je pense que l'œil peut changer. Il faut juste vouloir le comprendre !" Il reste par ailleurs ouvert à la discussion sur le sujet : "ma cabane est ouverte, tout le monde peut venir. Il n'y a pas de problème".

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