Si le marché de l'immobilier est globalement en net recul, il reste des zones géographiques particulièrement prisées où la flambée des prix n'est pas stoppée. C'est le cas dans la station balnéaire landaise de Soots-Hossegor, où il devient de plus en plus difficile de se loger à l'année.
"C'est pire que Paris ! , s'exclame Corinne. Même s'il y a l'océan, je trouve ça aberrant. À ces prix-là vous habitez dans un tout petit studio". Confrontée aux prix des logements sur la commune d'Hossegor, la quinquagénaire landaise s'est résolue à habiter dans la commune voisine de Capbreton : " j'ai passé l'âge d'habiter dans un studio, donc j'ai décidé d'aller un peu plus loin".
Regardant par curiosité les annonces affichées en vitrine d'une agence immobilière dans la rue principale de Soorts-Hossegor, ce vacancier originaire du Gers est lui aussi stupéfait par les tarifs pratiqués : "Qui peut acheter à ce prix-là ? , s'interroge-t-il. Peut-être des gens fortunés ou des grandes familles, on se pose la question".
Spots de surf mondialement connus, longues plages de sable fin, ombre des pins au bord du lac, la station balnéaire landaise a les atouts d'une destination de rêve. Un décor séduisant, qui attire toujours plus de monde, avec pour conséquence une flambée des prix de l'immobilier.
"Moi ça fait vingt ans que je vis à Hossegor, et en vingt ans j'ai vu l'évolution. Vraiment, les prix ont augmenté, et il y a de moins en moins d'offres " constate Brigitte, habitante de la commune.
Une hausse des prix de 64 % en 5 ans
Aujourd'hui à Hossegor le prix du m2 s'élève en moyenne à 9 500€, soit une augmentation de 64 % en moins de cinq ans. Maisons et appartements se vendent plusieurs millions d'euros, pour bien souvent rester volets clos une grande partie de l'année.
Installé depuis 2007 dans la cité landaise, Serge Pilque est agent immobilier. Il a observé un véritable engouement pour cette commune du littoral atlantique, juste après la crise Covid. "Une nouvelle population s'est mise en quête d'y acquérir une maison, secondaire ou principale, et les prix se sont envolés, passant parfois de 8 000 à 15 000€ du m2."
Impossible de se loger sur la côte
La côte landaise et la côte basque font partie des territoires préférés des Français. À Biarritz, à Bayonne, mais aussi à Contis-plage comme à Hossegor, les tarifs de l'immobilier flambent, et s'y loger devient très difficile. De nombreux ménages sont contraints de s'éloigner dans un rayon de 25 km alentour.
"Les gens qui ont des salaires moyens ou modestes, ou les jeunes qui n'ont pas d'économies devant eux et qui ont un projet immobilier, sont obligés de regarder à 15-20 minutes, voire une demi-heure de route pour trouver quelque chose d'abordable", constate l'agent immobilier Serge Pilque.
Envisager une régulation du marché
Dans le département voisin des Pyrénées-Atlantiques, afin de tenter de réguler le marché de l'immobilier et de favoriser l'accès au logement, 24 communes de la Communauté d’Agglomération du Pays Basque ont adopté depuis le 1er mars 2023 des mesures compensatoires . Elles visent à limiter le nombre de locations touristiques. Pour tout bien mis en location touristique de courte durée, les propriétaires ont obligation de proposer à la location un bien de même surface, dans la même commune, à l’année.
Pour la fédération du logement des Landes (CNL40), de telles mesures seraient bienvenues dans des communes comme Hossegor ou Contis-plage, où il est de plus en plus difficile de se loger à l'année.