Dans son dernier rapport, le Giec souligne le rôle des forêts dans la lutte contre le réchauffement climatique. Dans les Landes, le massif forestier s'étend sur un million d'hectares. Le président du syndicat des sylviculteurs du Sud ouest soutient l'enjeu écologique des forêts de production.
Pour faire face au changement climatique, il faut d'urgence protéger et restaurer les forêts. Voilà en substance le message du Giec, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, publié ce 7 août.
Un rapport de plus de 1 000 pages, qui revient notamment sur la surexploitation des sols et des forêts. Ceux-ci ont pour conséquence d'aggraver les conditions climatiques et altèrent fortement la qualité des sols.
Les experts préconisent donc une reforestation des terres et une gestion durable des forêts afin à la fois d'absorber le dioxyde de carbone, de favoriser le développement de la biodiversité et de réduire localement les températures.
Quels stigmates après les tempêtes en Aquitaine?
La région Nouvelle-Aquitaine compte 2,8 millions d'hectares de forêts, dont certaines ont subi d'important ravages au début des années 2 000. En Aquitaine, 28,2 millions de mètres cubes de forêt ont été détruits par la tempête Martin dans la nuit du 27 au 28 décembre 1999, dont 20 millions en Gironde.Dix ans plus tard, les 23 et 24 janvier 2009 la tempête Klaus s'abat sur le sud ouest de la France. Une nouvelle fois, les massifs forestiers du Médoc et des Landes. Quarante millions de mètres cubes de bois sont décimés dans les Landes. Vu en haut, le département offre des scènes de désolation.
Qu'en est-il aujourd'hui ? La forêt aquitaine a t-elle cicatrisé de ces douloureux épisodes ? "Oui, assure Bruno Lafon Président du syndicat des sylviculteurs du sud ouest. La forêt d'Aquitaine et la forêt landaise sont reboisées.
"Sur la première tempête, nous n'étions pas inquiets. Pour ce qui concerne 2009, sur les 230 000 hectares impactés, 210 000 sont également reboisés".
Forêt d'exploitation
La forêt landaise, principalement utilisée pour l'exploitation du bois, est cultivée et entretenue avant la récolte. Pour autant, elle joue un rôle non négligeable dans la lutte contre le réchauffement climatique, poursuit Bruno Lafon qui évoque un "poumon vert" pour qualifier les forêts publiques et privées omniprésentes dans le département. " Ces forêts fixent le carbone. Quand une forêt est jeune et vieillissante, elle capte mieux le carbone que les forêts vieillissantes, qui sont pourtant souvent montrées en exemple".Nous avons besoin d'avoir des forêts de production, comme nous les avons aujourd'hui, bien exploitées et bien cultivées.
Revenant sur le rapport du Giec, qui appelle à une reforestation des territoires, Bruno Lafon le qualifie de "vraie chance pour la forêt française". Et alors que plusieurs associations écologistes ont dénoncé l'exploitation démesureé de ces massifs forestiers, le sylviculteur se défend. " Il faut des forêts de production. Un arbre, ça vie ça meurt, il ne faut pas les garder trop longtemps".
Il n'y a pas plus écologique que de couper un arbre. Parce que nous, les forestiers, quand on coupe, on reboise