Du champ à l'assiette, ce blé creusois séduit paysans, meunier, boulanger et consommateurs. Ses vertus gustatives et sa production 100% locale et bio, grâce à une collaboration à tous les échelons, sont gages de qualité. De quoi faire prospérer la filière face à une demande croissante de clients
À Saint-Léonard-de-Noblat, sur les bords de la vienne, cette minoterie est une histoire de père en fils depuis près de 200 ans. C'est la première fois que Benoît Mazière fait le pari de produire une farine locale et 100% bio.
Pour Benoit Mazière, il s'agit de mettre à profit les richesses d'une terre naturelle et "restée sauvage", épargnée de toute industrialisation.
Du blé bio qui pousse en Limousin et en Creuse, ça a du sens. Plus que du blé bio qui pousse dans des régions polluées.
C'est à Saint-Pierre-Chérignat, en Creuse, que les épis de blé grossissent et mûrissent. Les précédentes moissons ont donné entière satisfaction à un trio de paysans en agriculture biologique qui s'est lancé ce défi : un panachage de trois blés traditionnels bio. Cette année 2020 semble particulièrement fertile
Le blé a bien mûri, il est encore en train de gonfler, la météo est hyper favorable
3 variétés de blé plutôt qu'une : un gage de qualité
La demande des consommateurs en produits bio est croissante. Pour y répondre au mieux, ces trois paysans privilégient la culture de trois variétés de blé traditionnel bio, plutôt qu'une, pour optimiser la culture et garantir le rendement, quelque soit les variations climatiques.
Ces trois types de blés ont des propriétés et vertus différentes : taux de protéines, rusticité, adaptation au climat, "cette année, il a plu énormément, l'année dernière il faisait très sec"
Si vous ne semez qu'une variété de blé, vous allez vers quelque chose d'extraordinairement bon ou extraordinairement mauvais. Là, nous sommes sûrs d'avoir un beau produit quelque soit les circonstances.
Même les petites bêtes profitent de ce blé d'exception et d'une qualité de sol optimale, en avant-première, comme les coccinelles, les papillons ou les sauterelles. Avec ce genre de culture, on est au coeur d'une biodiversité retrouvée, sans oublier les vers de terre et des légumineuses comme le trèfle ou la vesce, cette plante aux fleurs violette, garantes d'un sol fertile. Après avoir été cueilli, le blé est analysé, trié, nettoyé de toutes ses impuretés (poussières, insectes, pierres, etc.).
Du blé au pain
Du blé, à la farine, au pain. Trois processus de traitement du blé qui lient entre eux agriculteurs, meunier et boulanger. Ce travail 100 % local permet de soutenir l'économie des petits producteurs et des artisans dans une filière creusoise et haut-viennoise. Vincent Coignac, artisan boulanger-pâtissier à Saint-Léonard-de-Noblat a été séduit par la démarche des trois agriculteurs bio, retrouvant en plus parmi eux Hugues François, un copain d'école ! Vincent Coignac a été notamment séduit par le pouvoir gustatif de son nouveau pain bio.
J'ai été époustouflé. C'est une farine qui se tient bien. Le goût a changé, s'est décuplé : un goût de noisettes torréfiées, un peu beurré. C'est spectaculaire !
Ce pain, gage d'une production écologique et locale, séduit déjà les papilles de la clientèle et c'est indispensable à la pérennité de la filière.