Les dégâts liés aux manifestations des agriculteurs à Agen ont été estimés à 400 000 euros par le maire de la commune du Lot-et-Garonne. La ville va prendre en charge la moitié de la facture.
L'heure du passage en caisse pour les collectivités locales. Agen et son agglomération vont devoir s'acquitter d'une note de 400 000 euros pour réparer les dégâts liés aux manifestations des agriculteurs la fin janvier.
Lisier, paille et pneus incendiés
La préfecture du Lot-et-Garonne a notamment été recouverte de lisier par des membres de la Coordination rurale. Le syndicat a également déversé des pneus, de la paille et du lisier à plusieurs endroits de l'agglomération : la MSA, la Direction départementale des territoires ou encore les ronds-points ont été pris pour cible. Agen n'a pas été la seule visée. Sept communes des environs sont également concernées.
Pas moins de 1 500 tonnes de déchets ont dû être déblayés : La somme doit permettre de payer la quarantaine d'employés municipaux mobilisés depuis les dégradations et financer l'ensemble des opérations de nettoyage : ravalement de la façade de la préfecture, collecte des déchets, transfert vers les plateformes de tri, recyclage des matériaux... Les 44 communes de l'agglomération paieront une partie et la municipalité d'Agen devrait régler une grosse moitié. Elle compte aussi demander l'aide de l'Etat.
À Agen, "tout le monde soutient les agriculteurs"
Aucune casse n'est à déplorer. "C'est essentiellement du nettoyage", souligne le maire d'Agen.
C'est une des leçons de ces manifestations : il y a une bonne maîtrise en terme de respect du patrimoine urbain.
Jean Dionis du SéjourMaire d'Agen (MoDem)
Alors que la moitié de ces frais de nettoyage sera donc payée par les contribuables agenais, l'édile se refuse à condamner les actions des agriculteurs. "À Agen, tout le monde soutient les agriculteurs, argumente le maire Jean Dionis du Séjour. Une manière de le faire, c'est de dire, on prend une partie de cette facture-là".
"Ce que ça coûte ça ne me choque pas plus que ça. Il n'y a qu'en faisant du bruit et de la casse qu'on se fait entendre en France", prolonge un habitant solidaire du mode d'action de certains manifestants.
D'autres Agenais se seraient, eux, bien passés de cette note salée. "Je n’ai pas envie de payer mais s’il faut payer je le ferai, même si je ne suis pas trop d'accord", estime une passante. "Ce n’est pas normal. Ceux qui ont commis les dégâts devraient payer normalement", souffle un homme
De leur côté, ni la chambre d'Agriculture, présidée par la Coordination rurale, ni les différents syndicats agricoles n'ont été sollicités pour régler la facture.