Demain tous végétariens ? Faut-il se convertir au slow food? Ou aux plats bas carbone ? Pendant trois jours, experts et citoyens débattent de thématiques environnementales au festival Climax. Rencontre avec les invités, chercheurs, agriculteurs ou chefs cuisiniers qui animent ces débats. 

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Claire Nouvian : "les captures françaises ne représentent que 15% de notre consommation.""


Elle a remporté un combat de longue haleine et a réussi à faire interdire le chalutage à plus de 800 mètres de profondeur. Mais Claire Nouvian, la fondatrice et directrice de l'association Bloom reste aux aguets, bien consciente de la fragilité des normes environnementales. "On a des députés au parlement européen qui sont toxiques et vicieux. Il va falloir veiller au grain, car il y a des gens qui vont essayer de défaire ce qu'on a fait", prévient-elle.

Pour cette militante, la défense de la faune marine et de son environnement va de pair avec celles des hommes, et notamment des petits pêcheurs. C'est pourquoi, estime-t-elle, la lutte contre le déséquilibre alimentaire mondial passe par une biasse de la consommation de poissons, notamment en France. "On en consomme à peu près trois fois trop. Mais surtout, nous en France nous aimerions consommer du poisson pêché par des pêcheurs côtiers français, qui ne sont pas des bateaux usines. Or les captures françaises ne représentent que 15% de notre consommation."

Comme dans le cas du chalutage en eaux profondes, Claire Nouvian en est persuadée, le changement sera initié par les citoyens, avant que la législation ne suive. Inutilepour autant d'apprendre par coeur une liste de poissons prohibés. "Ce qui est important, c'est de consommer du poisson issu de techniques de pêches qui sont le moins impactantes possibles pour l'environnement. Il se trouve qu'en général, une technique de pêche douce pour l'environnement l'est aussi pour les humains".
 



Le droit à la souveraineté alimentaire

Le député européen José Bové était également invité aux conférences du Climax festival sur le thème du droit à la souveraineté alimentaire, soit "le droit des peuples à manger à leur faim et à choisir leur propre agriculture pour pouvoir nourrir leur propre population".
"La réalité du monde va amener à un véritable bouleversement. Le mode de développement que nous avons connu a mené à la destruction de la planète. (...) Les basculements de population, en Afrique ou en Asie dans les cinquante ans à venir montrent que c'est là que les droits alimentaires vont se créer".

 



Pascal Pettini: "Produire bio, c'est toujours possible, mais il faut être bien accompagné"


Agriculteur dans le Lot-et-Garonne depuis trente-neuf ans, responsable du programme Uniterres, Pascal Pettini est revenu lors du festival sur les difficultés que doivent affronter les producteurs bio. Avec son programme Uniterres, il accompagne les agriculteurs en difficultés, "ceux qui ont un revenu mensuel proche de zéro euro", et les aide dans leur quête de revente "au prix juste".
Il revient sur le système de couveuses, qui selon lui ne prépare pas les aspirants à la reconversion aux conditions réelles, et explique comment, concrètement, avec Uniterres, les agriculteurs sont aidés et accompagnés sur le plan économique et social. 



Jean-Luc Fessard : "le changement d'alimentation ne doit pas être une punition"


Journaliste spécialisé dans le développement durable, Jean-Luc Fessard est également initiateur de l'association Bon pour le climat. Il était l'invité de la conférence "Pour une alimentation décarbonnée" ce vendredi 8 septembre. Il est revenu pour nous sur la notion de plats "bas carbone", des plats principalement composés de végétaux, si possibles issus de l'agriculture locale, qui permettent de réduire "de 50% le bilan carbone de notre assiette".

"La viande bovine et l'agneau sont celles qui ont le plus mauvais bilan carbone, rappelle-t-il. ensuite viennent le porc et le poisson, puis la volaille et enfin les végétaux, à savoir les légumes, les céréales et les légumineuses".
"Le changement doit venir à la fois des citoyens, des producteurs et des industriels. et il doit se faire de façon plaisante et agréable, de façon à ce que ce soit bon dans l'assiette", poursuit-il. 



Demain, tous végétariens ?

Venu de Bretagne, le chef cuisinier Xavier Hamon est un adepte de la slow food. Par opposition au fast food, son principe est simple : se reconnecter à son alimentation, promouvoir les circuits courts, et surtout : "remettre le légume au coeur de l'assiette".


Selon lui, l'avenir ne rimera pas forcément avec régime végétarien obligatoire. Chacun pourra encore faire son choix, mais il y a un changement de mentalités à opérer sur notre rapport aux bêtes. "La relation à la consommation animale sera forcément différente", estime-t-il.

La cuisine française a eu tendance à faire des légumes un accompagnement dans l'assiette, une virgule. Aujourd'hui, on tente d'inverser le propos.


"Est-ce qu'on peut tout à coup se dire que l'animal doit disparaître complètement, ou est-ce qu'on peut continuer à vivre avec lui ? Avoir une alimentation animale qui ait du sens ?" interroge-t-il. Pour le chef breton, la solution semble se trouver dans un régime carnivore, mais raisonné.



Que peut faire la plus grande collectivité de notre territoire pour la transition alimentaire ?

Françoise Coutant est vice-présidente du conseil régional en charge des transports, élue EELV. 
L’action déterminante vise l’accroissement du bio. La Région Nouvelle-Aquitaine est responsable des lycées. Son objectif : 20 % de bio en 2021 dans les cantines des établissements néo-aquitains.
Qui dit plus de bio dit plus de production agricole labellisée agriculture biologique. La Région veut donc inciter les professionnels agricoles à produire bio. D’où un accompagnement en reconversion des exploitations. Autre démarche : Manger local. C’est une incitation à relocaliser la production proche de là où elle est consommée dans notre région.
L’autre axe majeur est la lutte contre le gaspillage alimentaire. Là aussi, les lycéens sont en première ligne : 1/3 des aliments des cantines part à la poubelle, la marge de progrès est donc énorme.
Ecoutez en détail les explications de Françoise Coutant. Elle est intervenue au festival Climax ce vendredi matin.




Pendant 4 jours, France 3 Aquitaine se mobilise pour vous faire vivre le festival

Toute la durée du festival Climax, nos équipes seront présentes pour vous faire vivre l'événement via des articles et vidéos, à retrouver également sur nos réseaux sociaux.
  • Dès l'inauguration jeudi soir et pendant toute la durée du festival, retrouvez des interviews des artistes. Nous tendrons notre micro à Paul Kalkbrenner, Franz Ferdinand, Pete Doherty, The Kooks, La Femme, Omar Souleyman, Paradis, Isaac Delusion, I Am Stramgram, et Agar Agar.
  • Chaque jour, trois rendez-vous : à 12h, 17h et 20h, retrouvez en vidéos paroles de festivaliers et paroles d'experts, chaque fois sur un thème différent. Nous inviterons les personnes présentes à s'exprimer notamment sur l'alimentation zéro carbone, équitable et solidaire, sur le bien-être animal, les labels auxquels se fier, la santé dans l'assiette, le véganisme...
  • Vendredi après-midi, visite en immersion du village des ONG en direct sur notre page Facebook. Nous irons à la rencontre des associations locales et nationales, qui oeuvrent au quotidien pour la transition écologique et alimentaire. Quelques noms : Greenpeace, le Mouvement Colibri, France Nature Environnement, le mouvement inter-régional des Amap, L214, la Ruche qui dit oui !, les Détritivores... parmi tant d'autres.

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