Ce jeune homme de 29 ans a vu sa photo relayée et largement diffusée sur le net par des sympathisants du RN dont Marine Le Pen. Il a porté plainte pour diffamation et dénonciation calomnieuse.
"On a été choqué de voir cette photo de notre frère, j'ai eu mal au ventre en voyant ça. S'il n'avait pas été basané, ça n'aurait jamais été repris, c'est de la récupération politique, de la manipulation totale" dénonce le frère de la victime.Quelques jours après le drame survenu à un arrêt de bus de Bayonne, des individus proches des mouvements d'extrême droite ont diffusé la photo d'un bayonnais sur les réseaux sociaux le présentant comme l'un des assassins de Philippe Monguillot.
Parmi eux, la présidente du Rassemblement National, Marine Le Pen, ainsi que d'autres élus du parti. Tous ont, depuis, supprimé leurs tweets.
La large diffusion des images a suscité une cyber-haine, avec insultes et menaces, alors même que le jeune homme ne cesse de répéter qu'il n'a "rien à voir avec cette histoire".
Suite à sa plainte, le parquet de Bayonne compte ouvrir une enquête préliminaire afin de déterminer qui a bien pu divulguer ces photos.
L'homme et son avocat ne souhaitent pas s'exprimer pour l'instant soucieux de respecter le deuil des proches du chauffeur décédé.
L'antenne SOS Racisme de Bayonne parle d'une "famille complètement abasourdie" et d'une situation "catastrophique pour le jeune homme" victime de ce harcèlement. Elle compte à son tour porter plainte.
Le RN ne s'excuse pas
Jean-Michel Iratchet, conseiller régional RN de Nouvelle-Aquitaine, dit ne pas vouloir condamner du tout les personnes qui ont retwetté les photos."Ces photos il faut en connaître l'origine", argumente t-il, "au départ elles ont été prises lors d'une garde à vue". Il estime donc qu'elles ont été reprises "par des gens de bonne foi" qui pensaient "l'information fiable". "Mais sur les deux photos il y en a une qui est bonne, l'un est l'assassin présumé, l'autre n'y était pour rien. Maintenant c'est une affaire qui ne nous regarde pas".
Deux hommes mis en examen pour homicide volontaire
Le chauffeur de bus Philippe Monguillot est mort vendredi dernier des suites des très violents coups portés par un groupe de quatre personnes. Alors qu'il leur demandait de mettre leurs masques et de payer leurs tickets.
Les agresseurs ont été interpellés, mis en examen et placés en détention provisoire. Deux sont poursuivis pour homicide volontaire sur agent de transport de réseau public, un facteur aggravant précise le parquet de Bayonne. Les deux autres pour non assistance à personne en péril.