Des membres de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs ont bloqué des entrées de supermarchés du Pays basque et du Béarn ce vendredi. Ils dénoncent la concurrence des produits agricoles étrangers et appellent au respect de la Loi Egalim.
Leur colère n'est pas retombée. Malgré l'appel national de leur syndicat à lever les blocages, des membres et représentants locaux de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs ont entravé l'accès de plusieurs grandes surfaces du Béarn et du Pays basque ce vendredi.
À Pau, Oloron-Sainte-Marie, Hasparren et Anglet, ils ont positionné leurs tracteurs sur des parkings de centres commerciaux en début de matinée. Impossible pour les clients d'y garer leur véhicule. "On voulait que les grandes surfaces se rendent compte de ce que c’est que de vivre une journée sans salaire", explique Eric Mazin, membre du bureau de la FDSEA 64, qui a également communiqué sur les réseaux sociaux.
Les produits étrangers dans le viseur
Une cinquantaine de manifestants ont investi les rayons d'un supermarché du centre commercial BAB2 d'Anglet. Ils ont vérifié la provenance des produits alimentaires : viandes, charcuterie, plats cuisinés. Certains d'entre eux manquent de traçabilité, estiment-ils.
"C'est peut-être emballé en France, mais ça n'est pas de la viande française", peste Nicolas Amiano, membre de la FDSEA 64. "Si vous voulez sauver l’agriculture française, il faut acheter des produits français. Les grandes surfaces prennent des produits étrangers et c'est comme ça qu'elles se font de la marge", déplore l'exploitant.
Appel au respect de la loi Egalim
Les produits étrangers dénichés par les manifestants ont été recouverts de bombe aérosol, regroupés dans des chariots, eux-mêmes entourés des couches de plastiques. Sur un caddie, on pouvait lire "Egalim", le nom de la loi censée protéger la rémunération des agriculteurs dans les négociations commerciales avec les industriels et la grande distribution.
Problème : certains producteurs peinent à vivre de leur métier. “Aujourd’hui, le consommateur ne s’y retrouve pas, dans le sens où il a un prix qui n’est pas rémunérateur pour nos exploitations”, dénonce Eric Mazin.
Aucun heurt n'a eu lieu, mais un groupe de manifestants a vivement interpellé le directeur du supermarché. “Qui prend les marges ?” s'est insurgé un producteur. “Ce n’est pas nous en tout cas, allez voir les industriels”, a calmement répondu le responsable du magasin, bras croisés.
Les manifestants avaient prévu de rester jusqu'à 20h ce vendredi. Inquiets pour leur avenir, ils espèrent une amélioration de leurs conditions de travail d'ici à la tenue du prochain salon de l'agriculture à la fin du mois.