Le conflit persiste entre l'évêque et les curés du diocèse de Bayonne Lescar et Oloron. Début décembre, 60 prêtres signaient une lettre adressée aux hautes autorités de l'Eglise, confiant leurs inquiétudes sur les méthodes de Mgr Aillet. Ce jeudi 8 décembre, l'évêque a exercé son droit de réponse.
C'est un conflit de longue date, qui divise les membres du diocèse de Bayonne Lescar et Oloron. À cause de prises de position très controversées, Monseigneur Marc Aillet a fait l'objet de plusieurs frondes.
En 2013 déjà, un ancien prêtre dénonçait les méthodes de l'évêque dans un livre. Et en février 2016, le magazine religieux Golias publiait une pétition lancée par des paroissiens réclamant sa démission, suite à un tweet dans lequel l'évêque faisait un parallèle entre la lutte contre Daesh et l'avortement.
L'Etat prétend protéger les citoyens contre Daech et s'engage dans une campagne pro-IVG condamnant des innocents à la violence : illisible !
— Mgr Marc Aillet (@MgrMAillet) 12 janvier 2016
Enfin, dernier fait en date : début décembre, 60 curés ont signé une lettre adressée aux hautes autorités de l'Église, selon le journal Sud Ouest. Sous couvert d'anonymat, les prêtres y dénoncent la gestion du diocèse, et s'inquiètent de l'état de ses finances. Ils soulignent que : "Un évêque, en effet, ne peut agir pour son propre compte, il doit "empester l’odeur de ses brebis", dixit le pape François. Or, Marc Aillet n’est et n’a jamais été sur cette ligne, son épiscopat le prouve."
Ce jeudi 8 décembre, Mgr Aillet a exercé son droit de réponse en publiant sur le site du diocèse une lettre intitulée "Amour et Vérité se rencontrent". Après un rappel des faits, il évoque sa stupeur face aux déclarations de Sud Ouest Pays basque. Selon lui, "il n'y a jamais eu de lettre signée par 60 prêtres et adressée aux autorités ecclésiastiques, comme j'en ai eu confirmation". Il ajoute :
La liste demeure d’ailleurs pour le moins mystérieuse et floue, elle n’a jamais été rendue publique, ce qui peut légitimement rendre le nombre annoncé peu crédible et laisse à penser que l’ampleur de la "fronde" est plus limitée que ne le laisse entendre la presse qui fait fonction de "caisse de résonnance".
En somme, l'évêque tombe des nues. Il évoque une rencontre avec les diocésains mécontents le 23 septembre dernier, où il estime avoir écouté "avec attention et bienveillance, durant une heure et demie, les interventions écrites de nos quatre délégués". Suite à cette réunion, tous s'étaient engagés à en reparler à l'ordre du jour du prochain Conseil presbytéral, ce mardi 13 décembre.
En conclusion de sa lettre, Mgr Aillet affirme bénéficier du soutien de nombreux fidèles, "choqués et attristés" par ces divisions au sein du diocèse. Avant de conclure :
"Je constate que tous les conseils fonctionnent normalement et qu’aucun de leurs membres n’a jamais démissionné. C’est un indice à même de dissiper bien des soupçons et de rassurer ceux qui pourraient être impressionnés par les informations erronées qui leur parviennent. Bien entendu, je conviens que le fonctionnement des Conseils peut toujours être amélioré et je voudrais que vous ne doutiez pas que c’est bien mon ferme propos."