L'enseigne a été condamnée à 5000 euros d'amende par le tribunal de Bayonne pour avoir vendu de l'alcool à deux jeunes garçons âgés de 16 ans. Un des deux était mort quelques heures plus tard dans un accident de scooter à Urrugne au Pays basque. Il était alcoolisé.
Ce jour-là, vers midi, deux jeunes garçons de 16 ans se procurent deux bouteilles de vodka au Lidl de Socoa à Urrugne. Vers 18h, un des deux adolescents, le jeune Kilian, meurt dans un accident de scooter. Les tests ont révélé qu'il était alcoolisé.
La mère de Kilian, Coralie Larroquet, avait décidé de porter plainte contre Lidl, reprochant à l'enseigne d'avoir vendu illégalement de l'alcool aux deux adolescents. Jeudi 8 décembre, Lidl a été reconnu coupable de cette vente d'alcool à des mineurs. Ce genre de condamnation est "assez rare", a estimé le procureur de Bayonne. L'avocat de la mère de la victime, Maître Antoine Tugas, a salué cette décision.
Le tribunal a rappelé de manière plus générale quelle était la responsabilité de tout à chacun vis-à-vis des mineurs et vis-à-vis de la consommation d'alcool.
Maître Antoine Tugas, avocat de la mère de KilianFrance 3 Euskal Herri
"Aucune demande indemnitaire"
Il a rappelé que si l'action de vente peut, au premier abord, paraître anodine, les faits qui ont suivi ne le sont pas. "C'est désastreux car (...) l'après dans ce dossier, c'est la mort d'un jeune, s'il n'y a pas cette vente, il n'y a probablement pas l'accident", a supposé l'avocat au micro de France 3 Euskal Herri.
Le tribunal a également décidé du remboursement des frais d'avocat de l'association Addiction France, qui s'était portée partie civile, soit 3 600€. De son côté, l'avocat de la mère de la victime, n'a pas demandé d'indemnités.
L'objet du procès n'était pas d'obtenir des dommages et intérêts, c'était simplement rappeler la responsabilité de tout à chacun. Pour la dignité de celle que je défendais, je n'ai fait aucune demande indemnitaire.
Maître Antoine Tugas, avocat de la mère de la victimeFrance 3 Euskal Herri
Lors du procès début novembre, l'avocate de Lidl, Sandrine de Lazzari, assurait qu'il était impossible d'affirmer avec certitude que ce sont bien les deux adolescents qui ont acheté les bouteilles d'alcool. Selon une autre hypothèse évoquée par l'avocate, ils auraient aussi pu demander à un majeur de les acheter à leur place. Le tribunal n'a pas été de son avis. Lidl a déclaré faire appel de cette décision.