Elles peuvent provoquer toux, irritations cutanées ou troubles gastriques. Avec le réchauffement estival de l'eau, les microalgues Ostreopsis prolifèrent de nouveau sur la côte basque, française et espagnole. Les pouvoirs publics mettent en garde les baigneurs et les professionnels du littoral.
Elles sont de retour. Les microalgues Ostreopsis ont fait leur apparition en Méditerranée il y a une vingtaine d'années et se propagent depuis 2018 sur la façade atlantique française. Déjà signalées sur la côte basque l'été dernier, ces algues tropicales se font à nouveau observer.
L'Anses (agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) a publié mardi 20 juin une étude sur le sujet.
Les proliférations d’Ostreopsis surviennent surtout l’été, lorsque l’eau atteint une température de plus de 20°C.
Communiqué de l'Anses
"Nous avons observé en laboratoire qu'elles se développaient particulièrement dans une eau entre 16 et 30 degrés", complète auprès de l'AFP Carole Castatini, coordinatrice de l'étude de l'Anses, sans pouvoir affirmer que le réchauffement climatique entraînerait une hausse prochaine de sa prolifération en conditions naturelles.
Toxines et symptômes
Les microalgues forment des flaques marron à la surface de l'eau. Problème, ces plantes aquatiques sont toxiques. La principale voie d’exposition est d'ailleurs l’inhalation par les embruns marins et il suffit d’être à quelques mètres de la mer pour être touché.
L'autre contact se fait par la peau lors de la baignade. Du fait des toxines qu’elle produit, Ostreopsis est à l’origine de 900 intoxications depuis 2021 sur la côte basque provoquant des symptômes de type grippal, des irritations cutanées et des troubles gastriques. Les signes apparaissent quelques heures après le contact avec la microalgue ou ses toxines et disparaissent en quelques jours.
Les personnes présentant déjà des troubles respiratoires ou des problèmes de peau peuvent voir leurs symptômes s'aggraver légèrement. De la même façon, les professionnels (maîtres-nageurs, restaurateurs en bord de mer) exposés plus longuement aux algues risquent de développer ces symptômes plus longuement.
Par précaution, il est conseillé de ne pas prélever de coquillages ni d’autres produits de la mer en cas de prolifération d’Ostreopsis. De rares cas d’intoxication par voie alimentaire ont été rapportés en dehors de l’Europe, "mais le lien avec Ostreopsis reste incertain", selon l'Anses.
Renforcement de la surveillance
L'étude présente des recommandations pour les collectivités locales en cas de prolifération trop importante : prévention du public, renforcement de la fréquence du contrôle des eaux de baignade et d'activités nautiques ou encore fermeture des plages. Cette dernière mesure avait déjà été mise en place en août 2021 sur les communes de Biarritz, Saint-Jean-de-Luz et Bidart notamment.
Enfin, sachez que la microalgue peut être très localisée : elle peut être présente à une extrémité d'une plage mais pas à l'autre. Les baigneurs sont avertis.