Un militant indépendantiste porté disparu puis identifié dans une morgue : "il faut que l'État français assume ses responsabilités"

Quinze ans jour pour jour après la disparition de Jon Anza, ses proches se sont rassemblés jeudi 18 avril à Urrugne au Pays basque. Leur objectif : commémorer sa mort et surtout, réitérer leur volonté que la justice relance l'enquête pour faire toute la lumière sur les conditions de sa disparition.

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Les proches de Jon Anza Gogoan ne veulent pas laisser sa disparition sans réponses. Lors d'une conférence de presse organisée à Urrugne (Pyrénées-Atlantiques) jeudi 18 avril, son avocate et le collectif créé en sa mémoire ont réaffirmé leur volonté de faire toute la lumière sur sa disparition.

Sa mort découverte par hasard 11 mois après

Il y a quinze ans jour pour jour, le 18 avril 2009, Jon Anza militant indépendantiste basque, prend le train depuis Bayonne direction Toulouse pour retrouver des membres de l'organisation terroriste basque indépendantiste ETA. Il n'arrivera jamais à ce rendez-vous. Onze jours plus tard, les pompiers portent secours à un homme victime d'un malaise cardiaque en plein centre-ville de Toulouse. Cet homme succombe quelques jours plus tard. 

La victime n'est autre que Jon Anza. Mais il faudra près de 11 mois pour que les autorités s'en aperçoivent : un policier fait le lien par hasard entre ce corps resté à la morgue et la disparition de Jon Anza. Le signalement de sa disparition avait pourtant été transmis aux services de police.

La justice se saisit ensuite du dossier. Une juge d’instruction au tribunal de Toulouse, en charge de l’enquête, classe sans suite l'affaire en juillet 2013, tout en reconnaissant qu'il y avait des anomalies. La famille lance un recours, car les "causes de la disparition de Jon n’ont pas été expliquées". Il est finalement rejeté, clôturant l'affaire. 

"Les instructions ne nous ont apporté aucune réponse"

À Urrugne, ses proches espèrent toujours la réouverture d'une enquête. "C'est très difficile d'avancer après un tel drame. Les plaies restent toujours ouvertes" rappelle l'avocate de Jon Anza, Maritxu Paulus-Basurco, présente sur place. "Les instructions de cette affaire ne nous ont apporté aucune réponse." Jokin Etxebarria, membre du collectif Juan Anza Gogoan, est aussi en quête de réponses. "Pourquoi le corps est-il resté à la morgue durant tout ce temps alors qu'il était recherché ?" s'interroge-t-il.

Tous espèrent désormais que "l'État français assume ses responsabilités dans le processus de paix" et qu'il fasse "ce qui est en son pouvoir pour clarifier ce qui s'est passé avec Jon et reconnaître ses implications" dans ce que le collectif qualifie de "conflit politique". 

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