La justice s'apprête à classer sans suite la mort mystérieuse d'un militant ETA à Toulouse

Le parquet de Toulouse a demandé un classement sans suite dans l'enquête sur les circonstances mystérieuses de la mort du militant de l'ETA Jon Anza, dont le corps était resté dix mois à la morgue d'un hôpital toulousain avant d'être finalement identifié en mars 2010

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Le parquet de Toulouse a demandé un classement sans suite dans l'enquête sur les circonstances mystérieuses de la mort du militant de l'ETA Jon Anza, dont le corps était resté dix mois à la morgue d'un hôpital toulousain avant d'être finalement identifié en mars 2010, a-t-on appris de source proche du dossier.

"L'ensemble des faits vérifiés, établis par l'enquête et l'instruction, permettent d'affirmer que la mort de Juan Maria Anza Ortunez n'a rien à voir avec une opération illégale de contre-terrorisme mais est la conséquence de son état de santé", conclut le parquet dans son réquisitoire définitif en date du 28 janvier.

A l'époque, l'organisation indépendantiste armée basque ETA avait avancé l'hypothèse d'un interrogatoire clandestin de la police espagnole qui aurait mal tourné. Il revient à présent à la juge d'instruction Myriam Viargues de suivre ou non les réquisitions du parquet.

Jon Anza, 47 ans, atteint d'un cancer, avait disparu le 18 avril 2009 alors qu'il se rendait en train de Bayonne à Toulouse. Il n'avait pas rejoint sa compagne deux jours plus tard, comme convenu, et ne s'était pas non plus présenté à un important rendez-vous médical prévu le 24 avril à Bordeaux. Le 15 mai 2009, sa famille alertait les autorités judiciaires, qui ouvraient une enquête pour disparition inquiétante.

De façon très inhabituelle, ETA avait identifié Jon Anza, dans les colonnes du quotidien basque Gara, comme l'un de ses membres actifs avec pour mission, au moment de sa disparition, de convoyer une forte somme d'argent à d'autres militants. La trace du militant, évaporée lors du trajet Bayonne-Toulouse le 18 avril, avait refait surface le 29 avril, les pompiers prenant en charge un homme victime d'un malaise cardiaque dans une artère très passante du centre-ville de Toulouse.

Selon le parquet, Jon Anza aurait pendant ces dix jours été pris en charge par d'autres militants qui, pour "ne pas risquer de mettre en péril l'existence du réseau", avaient tardé à le déposer sur la voie publique afin qu'il soit secouru. Une thèse que les avocats de la famille contestent. M. Anza, qui n'était porteur d'aucun document permettant de l'identifier sur le champ, était décédé le 11 mai 2009, à l'hôpital.

Ce n'est que 10 mois plus tard, en mars 2010, qu'un lien avait été établi entre le corps resté à la morgue et le militant, dont le signalement avait pourtant été transmis aux services de police. Un laps de temps incompréhensible pour la famille du défunt, étant donné l'appartenance de Jon Anza à l'ETA et le battage qui avait suivi sa disparition.

Dans son réquisitoire définitif, le parquet reconnaît "des dysfonctionnements ayant retardé la découverte puis l'identification" de Jon Anza après son décès. La famille du militant reproche à la justice de ne pas avoir tout mis en oeuvre pour le retrouver dans de meilleurs délais. Alors qu'il était établi très tôt après sa disparition que M. Anza se rendait à Toulouse, la partie civile regrette ainsi l'absence d'enquête de terrain dans la ville rose: ces investigations, finalement menées juste après l'identification du corps un an plus tard, avaient permis de trouver trace de son passage dans un hôtel du centre-ville et de mettre la main sur son passeport au service des objets trouvés de la mairie... "On a énormément de questions, mais au terme de l'instruction, on n'a toujours pas de réponses" a déploré Me Julien Brel, l'un des conseils de la famille de Jon
Anza.

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