Deux tortues et trois phoques sont ciblés par l’association Défense des Milieux Aquatiques. Elle a déposé plainte contre l’aquarium de Biarritz, pour usage de faux certificats et utilisation non autorisée d’animaux d’espèces non domestiques. Des faits que l’aquarium dément.
En ligne de mire, cinq animaux : deux tortues et trois phoques, qui ne pourraient pas être maintenus en cage après un certain délai. “La tortue caouanne a été prélevée en milieu naturel en 2000, la tortue verte a été récupérée après un échouage à Arès en 1988, et les trois phoques ont été retrouvés échoués en 2000, 1995 et 2014”, indique Philippe Garcia, le président de l’association.
Après plusieurs mois d’enquête, cette dernière n’étant d’ailleurs pas encore terminée, l'association de Défense des milieux aquatiques a décidé de porter plainte contre X et contre l’aquarium de Biarritz, pour recel et usage de faux, ainsi qu’utilisation non autorisée d’animaux d’espèces non domestiques. Une plainte déposée le 17 octobre 2023.
"Ils ne peuvent pas garder ces animaux à des fins commerciales"
Si l'association dénonce une détention "illégale", elle ne remet pour autant pas en question les conditions de détentions de ces animaux. “L’aquarium de Biarritz possède un centre de soins pour les animaux malades, qui est d’ailleurs très performant. Dans ce cadre, ils pouvaient avoir ces animaux le temps de leur convalescence. Mais ils ne peuvent pas les garder, à des fins commerciales, pendant plus de vingt ans”.
L’association s’appuie sur des certificats, délivré dans le cadre du CITES, une convention qui encadre les transferts et usages des espèces selon leur degré de protection. “Nous avons pu mettre la main sur ces certificats, et si les certificats sont bien réels, ils n’auraient jamais dû l’être pour une utilisation commerciale” indique l’association, qui rappelle, dans un communiqué, que “ce sont les Directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL) qui sont chargées de délivrer ces documents”.
"Pas de guerre de communication"
Pour autant, impossible pour l’association de contester les documents, ces derniers, rédigés il y a plus de six ans, sont donc prescrits.
Si l’aquarium n’est alors pas l’émetteur de ces certificats, l’association considère “qu’il s’agit d’un professionnel qui ne peut ignorer la loi”. De son côté, l’aquarium de Biarritz ne souhaite pas “créer une guerre de communication sans retour de la justice”. “Nous sommes certains des certificats que nous détenons, nous sommes régulièrement contrôlés”, indique la direction de l’établissement.
Pour l’heure, l’association n’a pas encore eu de retour concernant la prise en compte de leur plainte par les services judiciaires. Au total, une vingtaine d’aquariums, dont Marineland à Antibes, seraient visés par des plaintes similaires.