Au Pays basque, élus et universitaires ont tous salué la décision d'ETA de dissoudre son organisation. Un jour historique, qui ne marque pas la fin du combat politique pour l'indépendantisme basque, estiment les spécialistes.
La dissolution d'ETA, annoncée ce jour sur un journal en ligne espagnol qui a publié une lettre en date du 16 avril n'est pas encore officielle, mais fait déjà réagir.
Pour Jean-Pierre Massias, professeur de droit public à l'université de Pau et des Pays de l'Adour, cette annonce signe surtout la "défaite de la lutte armée".
"L'indépendantisme basque, politiquement, se porte toujours très bien en dépit de ses revers militaires, précise-t-il.
Il ne faudrait pas réduire cette journée historique à une défaite militaire. Le combat pour l'indépendantisme basque peut se poursuivre.
Pour l'universitaire, certaines questions restent en suspens, et notamment la question de l'utilisation de la torture par la police espagnole. "Il y a plus de 4 000 cas de torture par la police entre 1960 et 2013", a-t-il rappelé.
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"ll y a là une déclaration de l'ETA qui est claire. C'est bien la fin de l'ETA qui est annoncée dans ce courrier, c'est exactement ce que les uns et les autre souhaitions, s'est réjoui Jean-René Etchegaray, président de la communauté d'agglomération du Pays basque.
Jean-Noël Etcheverry, du collectif les Artisans de la paix s'est montré quant à lui plus prudent. "La démobilisation d'ETA est annoncée pour les jours à venir, mais je pense qu'ils feront une communication officielle. Moi j'attends cette annonce officielle", a-t-il nuancé.
Le sénateur LR des Pyrénées-Atlantiques Max Brisson a salué "une annonce historique" et ajouté avoir une pensée pour "les familles de victimes et les victimes".
Il faut ouvrir cette page de réconciliation. Cette décision d'ETA nous permettra de renforcer le cheminement vers la paix et la réconciliation
Voir le reportage de France 3 Euskal Herri