Environnement : l'océan est devenu la poubelle de l'activité des hommes

Un rapport de l'Association Surfrider, publié ce mardi, détaille pour la première fois la pollution de cinq sites français et espagnols, situés en Bretagne et au Pays basque. Le plastique constitue 80% des déchets ramassés par l'Association et ses bénévoles.


Bouteilles, sacs, bouchons, cotons-tiges, mégots, déchets sanitaires,... l'océan est devenu la poubelle des hommes.
Avec l'aide de centaines de bénévoles, l'association Surfriders, basée au Pays Basque, a entrepris l'an dernier ce premier recensement des déchets qui polluent plages, littoraux, océans et fonds marins. Une initiative visant à collecter et à analyser des données qui s'inscrit à l'échelle européenne. Ces déchets ont été ramassés sur 5 sites, entre la Bretagne, le Pays Basque et l'Espagne.
L'Aquitaine, avec ses 270 kilomètres de côtes, est évidemment directement concernée par le projet. L'Association dresse un premier bilan alarmant de cette pollution.


Le plastique constitue plus de 80% des déchets sur les sites analysés.

"Chaque jour, 8 millions de tonnes de déchets finissent dans l'océan. 80% de la pollution qui touche nos mers est d'origine terrestre et issue de l'activité humaine, avec des répercussions terribles sur la biodiversité et l'ensemble de notre environnement", souligne dans un communqiué, le président de Surfrider Foundation Europe, Gilles Asenjo.

Quelques exemples
  • Sur la plage de Burumendi, à Mutriku (Espagne), 96,6 % des 5 866 déchets collectés sont du plastique et du polystyrène.
  • A Anglet, sur la plage de La Barre, le plastique et le polystyrène représentent 94,5 % des 10 884 déchets collectés.
  • a Locmaria dans le Finistère, le plastique et le polystyrène sont aussi massivement présents  (83,3 %), sur 2 945 déchets .
  • Sur la plage de Murguita à San Sebastian (Espagne),  le plastique et le polystyrène représentent 61 % des déchets (18 % de verre).
  • à Zumaia (Espagne), près de la moitié des déchets sont du verre (47,9 %), contre 29,1 % pour le plastique/polystyrène.


La faune marine est fortement impactée.

"Cette pollution menace en effet l'ensemble des espèces vivantes avec des répercussions terribles sur la biodiversité et sur notre environnement », souligne le président de Surfrider Foundation Europe.
Outre des morceaux de plastique, les bénévoles ont ramassé sur ces différents sites des cordages et filets, des mégots, des emballages alimentaires, des couvercles et bouchons, des bouteilles en verre et en plastique, des emballages de confiserie, des sacs plastique, des « déchets sanitaires » (couches, etc.)… Ces déchets sont ingurgités par des animaux marins qui s'en étouffent. 
Et le président de Surfriders de souligner également le danger des substances toxiques qui constituent ces matières plastiques et de leur possible intégration au sein de la chaine alimentaire 


La pollution s'installe pour plusieurs siècles

L'Association lance également un signal d'alarme sur l'urgence de la situation: Si le bois ou le carton se dégradent, les matières plastiques mettent plusieurs centaines d’années avant de disparaître. Il est donc urgent que les pouvoirs publics s'emparent du dossier.
Pour Surfrider, l’Union européenne va dans le bon sens avec la directive adoptée en avril 2015 portant sur la réduction de la consommation de sacs en plastique légers, que la France a transposée dans la loi sur la Transition énergétique. De même, le projet de loi dit « Biodiversité » qui sera étudié en deuxième lecture au Sénat en mai 2016 prévoit l’interdiction au 1er janvier 2018 de la commercialisation des cotons tiges à usage domestique dont la tige est en plastique.

Cependant, les industriels doivent aussi anticiper les interdictions réglementaires en proposant des solutions d’avenir, qui préservent l’environnement et correspondent aux besoins économiques et humains de la société du XXIème siècle, » conclut Gilles Asenjo. 

A regarder:
Le reportage d' Ande Irosbehere et Laurent Montiel

Le reportage de Patrick Pannier et Laurent Montiel








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