Bassin de Lacq : la Sepanso fait le point sur les rejets industriels et leur dangerosité

L'association environnementale Sepanso 64 a organisé jeudi à Maslacq, une réunion publique sur les rejets des industries de bassin de Lacq, classé Seveso 2, un an après le scandale des rejets toxiques de Sanofi. 

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Au programme : santé des riverains et des salariés, environnement, études sanitaires. Une vingtaine de personnes était présente.


Informer sur les rejets toxiques dans l'atmosphère sur le bassin de Lacq


Un an après l'arrêt provisoire de la production chez Sanofi suite à des fuites de bromopropane, la Sepanso a fait le point pendant deux heures devant des riverains directement concernés sur la situation autour de quatre usines : Sanofi, Akéma Lacq et Mourenx, et la Sobegi.

L'association a pu constater "la réaction tardive des industriels et des autorités et un problème des normes de rejet"

La réunion s'est terminée par un appel à rejoindre la manifestation des salariés et riverains devant la Sobegi lundi à 13h30, un an après le scandale des rejets toxiques.

On veut informer les riverains, et peut-être cela va obliger les industriels à réagir différemment et à arrêter de parler de l'acceptabilité du risque, précise Cathy Soublès, vice-présidente Sepanso 64


"Pas là pour sacrifier sa santé"


La Sepanso se base sur des études et des éléments glanés sur les sites de la Préfecture et de la DREAL, voire des industriels.

Nous n'avons jamais demandé de fermeture d'usines. Nous voulons que les usines respectent les arrêtés préfectoraux et qu'on aille vers des usines propres, selon Alain Arraou, président Sepanso 64.


La Sepanso a repris l'historique des rejets industriels de l'usine Sanofi : 

► En avril 2018 : dévoilement des dépassements des seuils de rejet de bromopropane depuis une dizaine d’années.
► Juillet 2018 : arrêt provisoire de la production.
► Septembre 2018  : redémarrage et régularisation
► Janvier 2019 : une étude trouve de la Dépakine (composés produits sur place) dans le sang de certains salariés.


Selon la Sepanso, le matériel était vétuste, il n’y avait pas d’auto-contrôle sérieux et peu de contrôles de l’administration. L'association a demandé une étude sanitaire pour connaître l’impact sur la population des émissions de Bromopropane et Valproate de sodium, composants de la Dépakine.

Pour nous salariés, ce n'est pas acceptable que le prix du travail inclus le prix sanitaire. Un salarié n'est pas là pour sacrifier sa santé, déplore un salarié du bassin de Lacq présent dans la salle de réunion.

 


Usines épinglées par la Sepanso

Trois usines situées dans le bassin de Lacq sont montrées du doigt par la Sepanso pour leurs rejets : 


Arkéma Lacq : produit de la triochimie, transforme des produits contenant du soufre. Selon la Sepanso, "les investissements n’ont pas été assez importants, des gaz acides sortent des cheminées".
L'association pointe aussi le non-respect des arrêtés préfectoraux, et des mises en demeure, mais rien de contraignant.

Arkéma Mourenx : produit de l’acide thioglycolique pour les cosmétiques et de l’acide méthane sulfonique pour la pharmacie. Les rejets atmosphériques sont traités par la Sobegi. Problème : l’acide méthane sulfonique, qui va dans les torches de sécurité sans traitement par incinérateur.

Sobégi Mourenx : une filiale de Total qui fournit eau et vapeur aux entreprises, traite leurs déchets (torche de sécurité, incinérateur,oxydateur). L’incinérateur ne marche pas, l’oxydateur est en dépassement de valeurs limites. Une plainte en cours pour l’oxydateur.


Des études sanitaires inquiétantes


Depuis près de vingt ans, plusieurs signaux d'alerte sur la santé des riverains ont été émis.  En 2002, une étude sur la surmortalité chez les moins de 65 ans sur la zone, a montré une mortalité en hausse de 39 %.

En 2015, un rapport de la cour des comptes sur la situation sanitaire sur le bassin de Lacq somme l’ARS de communiquer l’étude de 2002 sur la surmortalité. La Sepanso demande une saisine pour une surveillance épidémiologique.

En 2019, un rapport montre l’inquiétude des médecins et pharmaciens de la zone pour des pathologies respiratoires, maladies de peau, cancers.

La Sepanso a déposé plusieurs plaintes en 2015, 2018 et un projet de plainte en 2019 pour non-respect des arrêtés préfectoraux et des mises en demeure. 

Les dossiers sont toujours à l'étude au parquet de Pau.


 ►VIDEO : voir notre reportage sur la dernière réunion d'information de la Sepanso qui fait le point sur les rejets insdustriels du bassin de Lacq et leur dangerosité :
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information