Intempéries en vallée d'Aspe : où en est la remise en état des routes et villages du Béarn ?

Une semaine après l'épisode orageux et les crues qui ont causé d'importants dégâts dans le Béarn, la remise en état des secteurs sinistrés de la vallée d'Aspe se poursuit. On fait le point.

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Si la remise en l'état des routes et communes de la vallée d'Aspe a activement commencé, elle pourrait être longue, voire s'étendre sur plusieurs mois. Dans la nuit de vendredi 6 au samedi 7 septembre, de fortes pluies ont balayé ce territoire du Béarn, dans les Pyrénées-Atlantiques. Aucune victime ni blessé n'est à déplorer, mais l'intensité de l'orage a causé d'importants dégâts matériels.

L'électricité rétablie, pas l'eau potable

Des torrents de boue au milieu des villages, des arbres couchés sur des voitures et plusieurs dizaines de maisons inondées... Le bilan des intempéries comptait aussi plus d'une centaine de foyers privés d'électricité. Elle a depuis été entièrement rétablie grâce à des groupes électrogènes transitoires. "La reconnexion durable de ces foyers au réseau électrique permanent interviendra, quant à lui, au début de la semaine prochaine", indique la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, ce vendredi 13 septembre.

Concernant l'accès à l'eau, les tests effectués par l'Agence régionale de santé à Cette-Eygun, Etsaut et Urdos mettent en avant des non-conformités partielles. De nouveaux prélèvements ont été réalisés en fin de semaine. Les résultats n'étant pas encore connus, il est recommandé de consommer de l'eau en bouteilles.

Des élus locaux réclament l'armée

Mardi, le député Iñaki Echaniz (qui sera l'invité politique ICI 19/20 sur France 3 Aquitaine, ce dimanche 15 septembre, NDLR) et la sénatrice Frédérique Espagnac ont interpellé le nouveau premier ministre Michel Barnier. Dans un long courrier, les deux élus décrivent la situation sur place et alertent en particulier sur le cas des éleveurs isolés.

"Il paraît nécessaire de recourir aux services de l'armée, et notamment de nos forces aériennes, pour venir en aide aux bergers encore bloqués en estives avec leurs bêtes et leur matériel", écrivent-ils. Les deux élus appellent à réhabiliter rapidement les accès aux estives pour que l'activité pastorale puisse reprendre, "poumon économique et social de cette vallée".

La reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle pour ce territoire a également été sollicité par le député et la sénatrice, afin que des fonds d'urgence puissent être débloqués et permettre aux communes touchées d'engager les travaux de réhabilitation.

La circulation toujours perturbée

Entre Urdos et le tunnel de Somport, l'image choc de la chaussée dérobée sur plusieurs dizaines de mètres est encore dans tous les esprits. La RN134, axe majeur entre la France et l'Espagne, est désormais coupée dans les deux sens de circulation. Alors que les premiers travaux de dégagement sont lancés, la réfection devrait durer au moins six mois. En attendant sa réouverture, il est conseillé d'utiliser les itinéraires alternatifs. Les conditions de circulation sont mises à jour en temps réel sur le site Bison Futé.

Afin de limiter le trafic sur cette route gratuite déjà fragilisée et quotidiennement empruntée par de nombreux camions, le député Iñaki Echaniz et la sénatrice Frédérique Espagnac ont par ailleurs soumis l'idée d'installer un portique écotaxe "poids lourds" dans leur lettre au Premier ministre. La Région Nouvelle-Aquitaine serait volontaire pour porter cette expérimentation.

La situation de la RN134 fait aussi réagir les élus du Groupement Européen de Coopération Transfrontalière (GECT) Pyrénées-Pirineos. Ces derniers plaident pour une réouverture rapide du passage transfrontalier. Ils réclament à l'État l'organisation d'une réunion avec les élus transfrontaliers. La perspective d'une fermeture de plus de dix mois "inquiète les élus aragonais", indique le GEST, qui craint que cette situation "impacte nos relations et coopérations transfrontalières".

Des familles d'accueil pour les élèves espagnols

Un fort élan de solidarité s'est propagé sur le territoire. Des Français accueillent ponctuellement chez eux des élèves espagnols scolarisés côté français, comme la famille Brinon qui héberge Isabel. La collégienne empruntait la RN134 tous les jours, avant que celle-ci ne soit coupée à la circulation. "C'est difficile d'être ici parce que tout change... L'heure de manger, le déjeuner, le dîner et la langue", raconte l'adolescente, qui doit s'adapter au rythme français.

Ces intempéries rappellent deux valeurs essentielles : la force de la nature et la force de la solidarité. Chacun à notre échelle, nous pouvons faire quelque chose. Certains vont sur le terrain, nous avons accueilli Isabel, d'autres font des dons...

Chloé Brinon

Famille d'accueil pour une collégienne espagnole

Les familles espagnoles cherchent une solution plus pérenne. L'idée d'occuper un gîte commun avec tous les enfants scolarisés en France, où leurs parents se relaieraient pour s'en occuper a été évoquée. Au collège, les enseignants restent très attentifs à leur situation. "Ils prennent les choses comme elles viennent et s'adaptent. Ce sont des élèves très solaires", reconnaît Maryse Bonfanti, la principale du collège d'Aspe de Bedous.

Prudence sur les chemins de randonnée

Plusieurs itinéraires de grande randonnée en vallée d'Aspe ont été touchés par les inondations. Des sentiers se sont effondrés et des passerelles sont devenues impraticables. Le GR653 Voie d'Arles est fermé à partir d'Oloron jusqu'au col du Somport. Une déviation est possible via le GR78 et le GR108, ou en suivant le GR78.

Le GR10 Traversée des Pyrénées a rouvert, mais les marcheurs sont appelés à la prudence. Tant que la terre n'est pas asséchée, les sites peuvent être instables et dangereux. En cas de doute, il est recommandé de se rapprocher de l'Agence départementale du tourisme ou de l'Office de tourisme du Haut Béarn.

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