La parcelle bio d'un jeune agriculteur du Béarn vandalisée au désherbant chimique

Guillaume Sarraillé, agriculteur bio à Bournos, au nord de Pau, a été victime d'un acte de vandalisme. Une de ses parcelles a été aspergée d'herbicides chimiques et il a retrouvé une dizaine de bottes de clous dans son champ.

Les faits remontent au mois de mars dernier. Guillaume voit jaunir une partie de son champ mais comme les températures sont assez fraîches, il pense à un épisode de gel. 

 

 

C'est quand il tombe sur des "bottes de pointes", plus précisément des paquets de clous, qu'il commence à s'inquiéter. Il comprend alors que la végétation brûlée l'a été avec du désherbant chimique. Avec sa compagne ils décident d'éloigner les chevaux qu'ils avaient installés là redoutant des effets néfastes sur la gestation des juments.

Sur cette parcelle, en fin de conversion bio, il va devoir repartir de zéro. "J'allais attaquer la pleine certification en avril sur l'exploitation mais cette partie ne pourra pas être labellisée. Il faudra repartir sur un cycle de 3 ans de conversion".

D'où vient la menace ?

Guillaume s'interroge. Qui peut lui en vouloir ? Il a bien eu quelques démêlés avec certains locaux à propos d'un rallye automobile. Mais l'affaire est aujourd'hui réglée et apaisée.

"Je pense que cet acte de malveillance dépasse cette histoire de rallye. C'est un coup qui vise l'agriculture qu'on représente, l'agriculture paysanne, qui n'est pas à la merci des coopératives et des cours du marché"

avance le jeune agriculteur installé à Bournos depuis 6 ans.

 

Avec sa compagne Alexia ils travaillent depuis 4 ans à la conversion en bio des 38 hectares de leur exploitation. Ils produisent des céréales, fabriquent leur farine et leur pain et élèvent des brebis basco-béarnaises pour le fromage et les yaourts. "Nous travaillons selon les principes d'une agriculture traditionnelle : sans pesticide, ni engrais chimique. Nos semences et matières premières sont issues de l'agriculture biologique, et nous sommes autonomes en aliment pour nos brebis (maïs, triticale, son et blé, foin et paille)."

Un clivage s'est-il créé entre agriculture bio et agriculture conventionnelle ? Un malaise qui expliquerait de tels actes ? Guillaume Sarraillé a du mal à comprendre. "On a de très bonnes relations avec le voisinage et mes confrères paysans, j'apprends beaucoup d'eux. On n'est pas des écologistes sectaires". 

Le président de la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques, Bernard Layre, a tenu à dénoncer ce qu'il appelle de "l'agribashing". "C'est inadmissible que cela vise du bio ou du conventionnel" a t-il déclaré. Guillaume a déposé une main courante et s'apprête à porter plainte.

Voir le reportage d'Olivier Lopez et Romain Hauville :

 

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