Ils s'étaient habillés en noir. Les bergers de la vallée d'Ossau ont profité de la fête du fromage à Laruns pour faire entendre leur voix. Cette semaine deux ourses ont été réintroduites dans le Pyrénées alors que les bergers s'y étaient opposés.
Pas de minute de silence mais seulement le son des cloches. Celles qui sont portées par les troupeaux. Les bergers ont tenu à exprimer leur colère aujourd'hui à Laruns. Chaque année la fête du fromage attire plus de 15000 personnes, une belle tribune.
Les bergers craignent pour leur avenir. Les deux ourses lâchées cette semaine dans les Pyrénées sont pleines. Et pour eux cela veut dire que dès le printemps il pourrait potentiellement y avoir 4 à 6 individus. Des ours synonymes de possibles attaques sur leurs troupeaux.
"Cette parole elle est portée sur l'ensemble du massif pyrénéen et même au delà. Aujourd'hui c'est une nécessité de se faire entendre car le risque est réel. Le danger est réel. Et le temps va nous manquer pour faire comprendre aux gens qu'on est en train de faire de grandes erreurs" explique Stéphane Chétrit, berger et président de la foire au fromage de Laruns.
Hier soir une réunion à la mairie s'est tenue. Elle réunissait une vingtaine d'élus et de bergers opposés à ces réintroductions. Étaient également présents certains des 107 maires ayant signé un document défavorable à l'ours.
Le matin même une battu d'effarouchement avait été organisée au départ de Laruns, commune sur laquelle a été relâchée la deuxième ours. Une centaine de chasseurs et de bergers y a participé. Ils venaient de la vallée d'Ossau mais aussi des Hautes-Pyrénées.
Les bergers dénoncent "un passage en force de l'Etat". C'est la raison pour laquelle ils avaient bloqués certains accès routiers à la vallée pensant pouvoir empecher l'arrivée des deux ourses. Mais en vain, puisque les opérations ont finalement été réalisées par hélicoptère.
Écoutez Stéphane Chétrit, berger et président de la foire au fromage de Laruns :