Ce mercredi 13 mars, une cinquantaine d'agriculteurs a bloqué les grilles des locaux de Total Energies, à Pau. Ils réclament la détaxation du GNR pour le toucher à 1 €. Des actions parfois violentes, comme à Bordeaux, condamnées, hier, par le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau.
La mobilisation perdure. Dans les Pyrénées-Atlantiques, à Pau, la Coordination rurale départementale continue ses actions. Ce mercredi 13 mars, une cinquantaine d’agriculteurs, venus des Pyrénées-Atlantiques, des Hautes-Pyrénées, des Landes et du Gers, se sont rassemblés devant le centre Jean Freger, qui héberge les locaux de Total Energies.
GNR à 1 €
Ils ont bloqué l’accès principal de l’entreprise, avec une vingtaine de tracteurs. Méthode devenue traditionnelle, les agriculteurs y ont déversé des pneus ainsi que du fumier. Ils demandent la baisse des taxes pour obtenir du GNR à 1 €. “Avec l’argent qu’ils ont fait, il va falloir faire un effort pour proposer du GNR plafonné à 1 € TTC. On demande qu’ils ouvrent une commission avec le gouvernement pour proposer du gazole détaxé”, explique Gilles Casaux, président de la Coordination rurale 64.
“Un coup de pression” après un premier rendez-vous, il y a quelques semaines. “Là, il y a un directeur de Paris qui descend pour nous rencontrer à 15 h”, se réjouit le président de la Coordination rurale 64.
“Tenir le siège”, c’est le credo du syndicat pour obtenir de nouvelles mesures. "La misère s’est transformée en colère. Après, c'est la haine, et là, on ne contrôle plus rien”, prévient Gilles Casaux.
"Ne jamais accepter"
Des pressions qui se sont également concrétisées ce lundi, à Bordeaux. Cette fois, c’est le Conseil régional qui a été la cible du syndicat. Une centaine d’agriculteurs ont tenté de perturber la session plénière pour interpeller Alain Rousset, le président de la Région, sur “sa politique” notamment en matière environnementale, et en matière d’aides.
La mobilisation avait partiellement dégénéré à la fois à l’intérieur et à l’extérieur où des affrontements avaient éclaté entre forces de l’ordre et agriculteurs. Sur Franceinfo, ce mardi 12 mars, le ministre de l’Agriculture a condamné ces actions. "Ne jamais accepter. Ne jamais justifier. Ne jamais minorer. C'est un principe de démocratie", a martelé Marc Fesneau, précisant qu'"aucun dialogue n'est possible sous la menace".
Dans les Pyrénées-Atlantiques, les agriculteurs envisagent poser un ultimatum au gouvernement et aux groupes pétroliers. "A Biriatou, ils ont annoncé le 1ᵉʳ juin comme date limite pour détaxer le GNR mais aussi les autres charges agricoles. On songe à faire pareil", explique Gilles Casaux. Le bras de fer entre les deux parties n'est donc pas terminé.