Pas de faux départ pour le Montmorillonnais. Pour la toute première manche du championnat d’IndyCar post Coronavirus le vainqueur des 500 miles d’Indianapolis n’a rien lâché en dépit d’une voiture capricieuse.
Pour une reprise, Simon Pagenaud a su tenir son rang. Le Montmorillonnais a franchi, la nuit dernière, la ligne d’arrivée en deuxième position, juste derrière le néo-zélandais Scott Dixon. Un résultat très prometteur pour cette reprise du championnat d’IndyCar après 3 mois de repos forcé pour cause de Coronavirus. Pourtant l’affaire n’était pas gagné pour le vainqueur des derniers 500 miles d’Indianapolis. C’est sur un circuit Ovale du Texas Motor Speedway, vide de tout public, que Simon Pagenaud s’est élancé la nuit dernière, en 3e position sur la grille de départ.
Des vibrations à l'arrière de la voiture
Ramenée à 200 tours de circuit au lieu de 248 tours en temps normal, la course n’a pas été une promenade de santé pour le Montmorillonnais. Des problèmes de vibrations à l’arrière du véhicule, au niveau du pneu droit, ont compliqués la donne.
Ce fut une nuit intense. Nous avons eu des changements d’équilibre sur la voiture. A la fin nous avons réussi à retirer de l’appui sur l’aileron avant et elle est finalement revenue. C’était super amusant. J’ai aimé ça.
L'erreur de Rosenqvist le ramène en 2e position
Un brin joueur, Simon Pagenaud a su profiter d’un coup du sort qui a frappé l’un de ses principaux concurent. Alors qu’il roulait en 3e position, derrière le Suédois Felix Rosenqvist, celui ci part à la faute à dix tours de l’arrivée. Une aubaine pour le le frenchy qui, au finish, passe la ligne d’arrivée à la deuxième place, son coéquipier du Team Penske, Josef Newgarden complète le podium.
La satisfaction s’est d’avoir réussi à être de mieux en mieux au fil de la course.
Il faut dire que cela faisait trois mois que Simon Pagenaud rongeait son frein, depuis l’annulation du Grand Prix de St Petersburg en Floride qui devait donner le coup d’envoi de la saison d’IndyCar. A quelques heures du coup d'envoi de cette première course de la saison il confiait son imaptience.
Je suis prêt, j’ai eu le temps de me préparer au maximum. Je me suis bien reposé, c’est le point positif de cette période particulière. Je suis vraiment impatient.
Une course sans public et un programme resserré
Pour autant, cette reprise du championnat d’IndyCar s'est déroulée dans un contexte pour le moins particulier, pandémie de coronavirus oblige : pas de public pour cette première course de la saison et un programme resserré avec des essais réalisés le matin, des qualifications programmées le midi et la course le soir.
Malheureusement, j’aime me nourrir de l’énergie du public, cela me permet de me transcender un peu plus. On a hâte de retrouver le public prochainement sur les circuits.
Au top physiquement et prêt dans la tête
Quoi qu’il en soit, le pilote de l’équipe Penske, la plus titrée du championnat, ne boude pas son plaisir et cette reprise représente pour lui un véritable soulagement. A 36 ans, le dernier vainqueur des 500 Miles d’Indianapolis est resté concentré sur son objectif et n’a rien lâché durant toute la période de confinement qu’il a passé chez lui, en Caroline du Nord, aux côtés de son épouse Hailey. Non seulement le pilote est au top physiquement, après avoir suivi une préparation rigoureuse sous la houlette de son coach poitevin Bruno Daudin, il a aussi beaucoup travaillé sur simulateur, mais l’essentiel est qu’il est surtout prêt dans sa tête. "J’ai eu tout le temps qu’il fallait pour penser à cette reprise du championnat". Une reprise qui s’accompagne d’un changement de taille sur la voiture.
La grosse évolution cette année, c’est la sécurité des pilotes avec l’aéroscreen. Il s’agit d’un pare-brise avec un arceau de sécurité qui protège la tête des pilotes. Cela donne à la voiture un look très futuriste.
Un circuit ultra rapide où les voitures atteignent les 350 km/h
Et la sécurité n’est pas un vain mot en IndyCar avec des bolides qui peuvent atteindre, sur ce circuit ovale du Texas, les 350 km/h ! Le site est réputé pour les sensations fortes qu’il procure.
C’est l’un des circuits les plus intimidants de la saison. C’est un ovale qui ressemble un peu à un vélodrome avec des virages relevés [à 24°, ndlr]. On y éprouve des sensations identiques à celles que l’on pourrait ressentir dans un avion de chasse.
Revivre des sensations comme celle de la victoire des 500 miles d’Indianapolis l'an dernier
Tous les voyants sont donc au vert pour Simon Pagenaud. Le plus français des champions américains a largement de quoi satisfaire son énorme envie renouer avec la compétition.
"Je compte bien remporter de nouveau les 500 miles d’Indianapolis. J’ai atteint mon plus grand rêve en 2019. Le but, c’est de revivre des émotions comme celle là. Tout ce qui va venir c‘est du bonus. Mon objectif n°2 c’est le championnat évidemment avec un deuxième titre, on n’est pas là pour être 2e ou 3e." Après cette deuxième place au Texas, le pilote montmorillonnais promet de mener cette nouvelle saison d'Indycar, le pied au plancher. Prochain rendez-vous le 4 juillet sur le circuit routier d'Indianapolis.
Freddy Vetault a recueilli les impressions de Simon Pagenaud