Grève des médecins libéraux. "On arrive à un ras le bol" selon le syndicat des médecins libéraux de la Vienne

Deuxième grève en un mois pour les médecins libéraux. Ils sont appelés à fermer leur cabinet jusqu'au 5 janvier. Ils demandent une revalorisation du tarif conventionné de la consultation. Entretien avec Philippe Bouchand du syndicat des médecins libéraux de la Vienne.

Face à une triple épidémie en ce moment : grippe, covid et bronchiolite. Est-ce le bon moment pour faire grève ?

Il n’y a pas de date définie pour un mouvement d’action, ça témoigne d’un ras le bol de la profession. Ca a éclaté aujourd’hui, ça aurait pu éclater dans quelques jours, dans quelques semaines. Les éléments ont fait que ça a éclaté pendant les vacances.

Le mouvement est-il suivi ?

Je pense qu’il va être suivi. On assiste à une lame de fond, c’est un mouvement de lassitude de la profession depuis des années. Ce malaise de la profession avait été caché pendant des décennies par le corps médical pour plusieurs raison. On arrive à un ras le bol

Parmi vos revendications, il y a la consultation à 50€ au lieu de 25, à quoi pourrait servir cet argent supplémentaire ?

Il ne faut pas focaliser notre revendication sur le tarif, il faut faire de la pédagogie. 25€ c’est le tarif de la consultation aujourd'hui en France. Cette somme n’a pas été revalorisée depuis des décennies, n’a pas suivi le coût de la vie. Il arrive un moment où ce tarif n’est pas suffisant pour permettre au corps médical d’assurer ses tâches avec sérieux et sécurité. Ce n’est pas du confort, ça serait la juste revalorisation des choses.

On a présenté le médecin généraliste comme un pilier de la santé dans ce pays, comme on a présenté la santé en France comme la meilleure du monde. A force de dire ceci, la santé s’est dégradée ; on assiste à un dépeçage et à un appauvrissement de la médecin libérale. Il est grand temps de se ressaisir et il faut travailler avec un outil de revalorisation.

Vos cabinets sont débordées et en face d’autres professions comme les infirmiers libéraux, passent des diplômes et revendiquent la possibilité d’étendre leurs compétences pour soulager les médecins tout en restant dans leur cadre. Selon le collectif des infirmiers, il faut unir les professions de santé. Ils souhaitent un dialogue pour trouver des solutions locales pour l’accès au soin des patients, pour une meilleure prise en charge globale des patients. Qu’en pensez-vous ?

Le collectif des infirmiers a raison. Cependant depuis des décennies, le médecin est au centre du dossier médical, c’est lui qui reçoit, qui diagnostique et qui oriente, soit vers les paramédicaux, soit vers les spécialistes, en ville ou à l’hôpital. Il est indispensable que le médecin libéral soit au centre des débats. C’est lui le chef d’orchestre. Nous sommes tout à fait dans la partie collaborative.

Quelle est la solution pour aider les médecins ? Serait-ce les étudiants ?

On manque de médecins en ville, à la campagne, à l’hôpital. Il y a 12 000 étudiants  (fin 5ème, 6ème  année et 1ère année d’internat) qui pourraient prescrire, cela pourrait aider les médecins.

Aux côtés du syndicat des médecins libéraux de la Vienne, le collectif Médecins pour demain a également appelé à la grève. 

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