La relation entre le vin et l'amphore est une vieille, très vieille histoire. Dans l'Antiquité déjà, les hommes s'en servaient pour transporter le vin. Aujourd'hui, des viticulteurs installés sur des domaines en agriculture biologique ou en biodynamie, l'utilisent pour la vinification.
Sur son domaine à Messemé dans le nord de la Vienne, Emmanuel Bienvenu vendange à la main. Il réalise aussi une vinification à l'ancienne pour partie en barriques de chêne mais il s'est tourné désormais vers les amphores dont il vante les avantages. La terre cuite permet en effet de ne pas altérer le goût du raisin et donc du vin.
"On a un contenant qui va être beaucoup plus neutre d'un point de vue aromatique si on compare à une barrique qui va vous donner un vieillissement avec la délivrance de tanins de chêne, c'est à dire donner un petit goût de bois." explique Emmanuel Bienvenu. "Avec les amphores, on va plutôt avoir une intégrité du fruit du raisin" ajoute-t-il.
Les 200 premières bouteilles entièrement vinifiées dans des amphores devraient sortir d'ici un an.
Une terre de Normandie très maléable
Il a fallu un long travail de collaboration entre le vigneron et Laurent Jamet, le potier qui réalise les amphores, pour arriver à ce résultat.Laurent Jamet est installé lui aussi dans le nord de la Vienne à Loudun. Il se sert d'une terre de Normandie très maléable pour mouler ces réalisations. Mais, la formule de fabrication n'a pas été simple à mettre au point.
"La difficulté c'est d'avoir une amphore qui est assez poreuse pour oxygéner le vin pour qu'il fasse son travail mais suffisamment étanche pour que la part des anges ne soit pas trop importante" nous explique-t-il.
La vinification en amphore est de plus en plus répandue, le nouveau défi pour ce potier et ses collègues sera de parvenir à répondre à la demande pour préserver le côté artisanal de la fabrication.
Plus d'informations avec le reportage d'Anne-Marie Baillargé, Antoine Morel et Bénédicte Biraud :