Depuis le 1er janvier 2020, le gouvernement a interdit l'emploi du colorant E171, dioxyne de titane, dans les produits agro-alimentaires. Mais il reste autorisé dans d'autres produits du quotidien. Les confiseurs, industriels et artisans, doivent s'adapter à cette nouvelle réglementation.
Le dioxyde de titane, connu comme l'additif E171, est un blanchissant et un opacifiant qui était notamment présent dans les confiseries, les chocolats et même les yaourts et les plats préparés. Les fabricants n'ont désormais plus le droit de l'utiliser depuis le 1er janvier dernier, une suspension actée dans la loi alimentation, mais cette interdiction ne vaut que pour les produits agro-alimentaires. Son utilisation reste autorisée pour l'industrie cosmétique et pharmaceutique. On retrouve le E171 dans certains produits cosmétiques ingérables comme les dentifrices et dans de très nombreux médicaments y compris ceux qui sont le plus fréquemment utilisés par les adultes et les enfants.
Un cancérogène possible
Le dioxyde de titane (E171) continue donc à être présent dans notre vie quotidienne alors qu'il est suspecté d'être potentiellement dangereux pour la santé humaine. L'E171 en étant un cancérogène possible.L'interdiction, répondant au principe de précaution et édictée depuis le 1er janvier, fait suite à un rapport dans lequel l'ANSES, l'Agence nationale de sécurité sanitaire, affirmait son impossibilité "de lever les incertitudes sur l’innocuité de l’additif E17" ou de "confirmer ou d’infirmer" son potentiel cancérogène. Selon l'Anses, il convient de "limiter l'exposition des travailleurs, des consommateurs et de l'environnement" à cet additif en le remplaçant par "des produits dépourvus de nanomatériaux, sûrs et équivalents, en termes de fonction et d'efficacité".
Des nanoparticules qui atteignent plus facilement les organes
Sa toxicité provient avant tout du fait qu'il se présente sous forme de nanoparticules, des particules extrêmement fines qui s'infiltre plus facilement dans le corps.C'est pourquoi, plusieurs associations de consommateurs ou de défense de l'environnement demandent l'élargissement de son interdiction à tous les produits de consommation et notamment les dentifrices.
"Les particules sont tellement petites qu'elles passent toutes les barrières qui nous protègent, la barrière intestinale, la barrière pulmonaire, la barrière hémato-encéphalique, la barrière placentaire aussi. Ce qui fait qu'elles se retrouvent via la circulation sanguine dans les organes, y compris le cerveau et avec des effets délétères possibles.
Roland Cagneaux, association Vienne Nature
Le E171 était très utilisé dans les confiseries, notamment les bonbons. Certains industriels, qui avaient anticipé l'interdiction, avaient renoncé à l'utiliser au cours de l'année dernière. Il en est de même de plusieurs distributeurs. Pour les artisans, chocolatiers ou pâtissiers, qui l'utilisaient encore dans leur préparation, il leur faut changer leurs méthodes de préparation et réussir à trouver des produits naturels pour apporter la couleur blanche qu'ils peuvent souhaiter.