Comme il s'y attendait, Marc Sarreau a dû rendre son maillot blanc de leader, malgré trois victoires d'étapes jusque-là.
"Beaucoup d'équipes sont venues avec des coureurs pour le contre-la-montre, qui aura son importance." Au micro de France 3, lundi 23 août, Alain Clouet, le directeur du Tour Poitou-Charentes, savait que le jeudi après-midi serait le tournant de cette 36e édition. Il avait vu juste puisque, sans surprise et pour la première fois depuis le début de la course, un nouveau coureur endosse le maillot blanc de leader.
Stefan Küng succède à Marc Sarreau, orphelin d'un sprint et donc de son graal, et devient le premier Suisse à porter le maillot blanc. "Le sprint n'est pas ma spécialité, je vais perdre du temps, mais je vais m'appliquer pour respecter ce maillot de leader", confiait Sarreau le matin, à l'issue de sa troisième victoire de rang, lors de la troisième étape.
La vengeance du Suisse
Sur un tracé rendu piégeur par la pluie Küng n'a pas glissé, paraissant plutôt être sur des rails. Du genre TGV suisse, il a réussi à refaire ses 22 secondes de retard au général et un peu plus encore. Il a assommé la concurrence en terminant les 21 kilomètres en 25"01, à une moyenne de plus de 51,2 km/h devant Kévin Vauquelin (Arkéa Samsic) et Pierre Latour (TotalEnergies), qui se sont livrés une rude bataille sur un circuit rendu piégeur par la pluie qui s'est invitée à l'épreuve. "J'avais repéré l'étape hier soir pour être tranquille, expliquait le Suisse de la Groupama-FDJ à l'arrivée. C'est une grosse joie."
Une joie au goût de revanche pour le coureur de 26 ans, qui a expié sa frustration des championnats d'Europe, où il a terminé deuxième, sur la route de Smarves à Vivonne. "Je voulais être ici avec le maillot de champion d'Europe, que j'ai raté la semaine dernière." Echaudé, le Suisse refuse de se projeter trop vite, lui qui est désormais solide leader. "J'ai marqué quelques bonifications sur les précédentes étapes pour assurer le coup, glisse-t-il. Mais demain il faudra rester concentré, il y a trois bosses et il va falloir être présent. J'ai déjà connu cette situation de favori aux championnats d'Europe..."
Justement, dans le top 5, deux coureurs d'Arkéa Samsic auront des idées. La belle surprise, le jeune Kevin Vauquelin, 21 ans, ne se prive d'ailleurs pas de rêver. "Il y aura quelque chose à faire dans la dernière étape. Beaucoup vont vouloir la dynamiter." Rendez-vous est pris.