L'association Robin des Lois, présidée par le champion poitevin de boxe Mahyar Monshipour, qui milite pour les droits des détenus en prison, a été déboutée par le tribunal administratif de Poitiers. Elle contestait le refus de la Préfète de créer un bureau de vote dans la prison de Vivonne.
Le tribunal administratif de Poitiers n'a pas donné raison à Robin des Lois. Jeudi 20 décembre, il a refusé le recours de l'association de défense des droits des détenus, qui souhaitait faire installer un bureau de vote dans le centre pénitentiaire de Vivonne, en vue des prochaines élections.
L'association, présidée par l'ancien champion du monde de boxe, le poitevin Mahyar Monshipour, avait saisi le juge administratif après le refus de cette proposition par la Préfète de la Vienne, début décembre.
Pour Robin des Lois, il s'agit de faire appliquer le droit de vote, qui concerne aussi les détenus. Mais selon le tribunal, l'installation d'un bureau de vote n'est pas nécessaire pour garantir ce droit, car ils peuvent toujours voter par procuration.
Mais en réalité, l'association a constaté que tel était rarement le cas. En France, 50 000 détenus peuvent voter par procuration, mais seulement 3% de participation a été enregistrée à la dernière élection présidentielle.
La justice administrative a néanmoins tranché, décidant qu'il n'est pas du ressort de l'administration pénitentiaire de mettre à jour la liste électorale de la prison, très fluctuante vue les nombreuses entrées et sorties des détenus."Dans d'autres pays d'Europe, cela fonctionne très bien, on installe un isoloir, les employés municipaux viennent tenir l'urne, et le tour est joué. Quand vous êtes détenu à Vivonne, comment faites-vous pour trouver quelqu'un pour faire procuration, alors que vous ne connaissez personne ?" se demandait, le 6 décembre dernier François Korber, délégué général de l'association.
En 2016, l'association avait saisi les préfets de tous les départements pour leur demander de procéder à cette installation. Les représentants de l'État avaient refusé.
► Le reportage de Christina Chiron, Francis Tabuteau et Carine Grivet lors du dépot du recours le 6 décembre dernier :