La ministre des Sports veut renforcer l'arsenal législatif afin de lutter contre les compétitions truquées après l'affaire des handballeurs de Montpellier.
La ministre des Sports veut renforcer l'arsenal législatif concernant les paris sportifs afin de lutter contre les compétitions truquées après l'affaire
des joueurs de handball de Montpellier, déclare Valérie Fourneyron au JDD. Dans une interview, la ministre juge que l'affaire Cesson-Montpellier est "très
douloureuse pour l'image du handball et du sport" et montre "qu'aucun pays et qu'aucune discipline ne sont à l'abri des paris truqués".
Des joueurs de handball de Montpellier sont en pleine tourmente dans une affaire de paris sportifs liée à leur défaite à Cesson en Championnat
le 12 mai. Une information judiciaire, ouverte depuis le 1er août, vise à la fois des faits "de corruption active et passive" mais aussi des faits "d'escroquerie et de recel d'escroquerie", aux dépens de la Française des Jeux (FDJ).
Interrogée sur l'efficacité du dispositif législatif actuel, la ministre estime qu'il "doit être renforcé". "S'il est établi qu'une personne dispose d'une information
qui permet de mettre en doute la sincérité d'une compétition, et qu'elle ne la divulgue pas, elle doit être sanctionnée", ajoute-t-elle, précisant qu'elle souhaite que ce dispositif "entre en vigueur en 2013, par une nouvelle loi ou un amendement à la loi existante."
Concernant la possibilité de croiser les fichiers des fédérations, des opérateurs de paris et de l'autorité de régulation, la ministre souligne que le décret d'application, en cours de rédaction, "sera publié avant la fin de l'année". Et ce afin que les personnes interdites de paris en raison d'un conflit d'intérêt (joueurs, techniciens, organisateurs, intermédiaires, etc) soient connus par les opérateurs et les autorités de régulation.
Elle estime également qu'il y a "une réflexion à mener sur les types de paris autorisés" qui se sont "multipliés" (gain d'un set, score à la mi-temps, nom d'un
buteur..), facilitant ainsi les trucages. "La liste des paris autorisés est fixée par l'Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel). Il faut la revoir pour diminuer les risques. Nous allons régler cela par décret dans les semaines à venir. Nous devons également limiter toutes les incitations à parier, cette publicité permanente pour les paris sportifs qui encourage l'addiction", juge Mme Fourneyron. "J'ai en projet un texte pour réduire les risques pour la santé des parieurs. Ce sera dans le cadre d'un amendement ou d'une nouvelle loi, en 2013", annonce-t-elle.
La ministre reconnait cependant que le véritable enjeu est lié au sites étrangers moins surveillés. "Il ne faut pas oublier que 90 % des paris sur les compétitions françaises sont effectués depuis l'étranger", rappelle-t-elle, précisant que la France souhaite "impulser la création d'une agence mondiale garantissant l'intégrité des paris sportifs".