L'affaire des paris suspects et du match truqué dans laquelle 18 personnes, dont Nikola Karabatic, ont été interpellées, a débuté le 12 mai avec une alerte sur des paris anormaux sur un match de Championnat perdu par Montpellier.
12 mai 2012 :
Montpellier, sacré champion de France pour la 13e fois en 15 saisons neuf jours plus tôt, se déplace à Cesson-Sévigné, 8e et pas encore assuré de son maintien. Privé de sept joueurs, dont cinq éléments majeurs blessés (Nikola et Luka Karabatic, Mladen Bojinovic, Vid Kavticnik et Samuel Honrubia), le club héraultais perd (31-28).
La Française des Jeux (FDJ) enregistre en quelques heures quelque 80.000 euros de mises sur le résultat à la mi-temps de la rencontre, des paris anormaux en raison de leur timing (aussi près du match), de leur montant et du type de paris. La FDJ alerte le Service central des courses et jeux (SCCJ) du ministère de l'Intérieur, spécialisé dans la surveillance et les enquêtes sur les jeux d'argent et de hasard en France.
18 mai 2012 :
Cesson et Montpellier réagissent avec "stupeur" à l'annonce de la procédure lancée par la FDJ.
1er août 2012 :
Un juge d'instruction de Montpellier ouvre une information judiciaire sur cette affaire. Elle vise des faits "de corruption active et passive", mais
aussi "d'escroquerie et de recel d'escroquerie" aux dépens de la Française des Jeux.
25 septembre 2012 :
France 3 Languedoc-Roussillon révèle l'ouverture d'un information judiciaire sur le match.
Des sources judicaires confirment que des joueurs de Montpellier devraient être convoqués prochainement par les enquêteurs.
26 septembre 2012 :
Le président de Montpellier Rémy Lévy reconnaît que l'entraîneur du club, Patrice Canayer, et lui-même ont été entendus par les policiers dans le cadre de l'enquête. Il annonce que le club va se constituer partie civile et prévient que les joueurs seront sanctionnés s'ils ont parié, ce qui leur est interdit.
27 septembre 2012 :
Montpellier fait match nul (37-37) à Flensburg pour son entrée en lice en Ligue des champions.
Le site de paris en ligne Betclic annonce que Nikola Karabatic n'apparaîtra plus dans ses publicités, mais assure qu'il ne s'agit "pas d'une rupture de contrat".
28 septembre 2012 :
Le président du club réaffirme qu'il prendra des sanctions, qui pourraient aller jusqu'au licenciement, "si le principe du pari était acté sans autre conséquence".
30 septembre 2012 :
Nikola Karabatic, son frère Luka Karabatic et 15 autres personnes sont interpellés à Paris et Montpellier dans le cadre de l'enquête.
Les neuf joueurs, sept Montpelliérains et deux anciens joueurs du club transférés au PSG l'été dernier (Samuel Honrubia et Mladen Bojinovic), sont entendus par la police dans les vestiaires de la salle Pierre de Coubertin juste après la fin du match perdu par le MAHB contre le Paris SG (38-24). Ils sont ensuite placés en garde à vue dans les locaux du Service central des courses et jeux, à Nanterre.
Les autres interpellés sont des personnes de l'entourage des joueurs, dont les compagnes des frères Karabatic, ainsi que des personnes en charge de la distribution de produits de la Française des Jeux.
1er octobre 2012 :
Entre dimanche et lundi, au total, 18 personnes ont été placées en garde à vue à Nanterre et Montpellier, dont 10 joueurs ou ex-joueurs du MAHB.
Luka Karabatic, Nikola Karabatic, Mickaël Robin, Primoz Prost, Samuel Honrubia, Wissem Hmam, Dragan Gajic, Mladen Bojinovic, Vid Kavticnik et Issam Tej.
Sont également en garde à vue : Géraldine Pillet, la compagne de Nikola Karabatic, Jeny Priez, la compagne de Luka Karabatic, la compagne de Mladen Bojinovic, Yann Montiège, un des kinés de l'équipe et 4 parieurs, dont un patron de bar de Prades-le-Lez.
Les gardes à vue sont prolongées lundi soir de 24 heures, sauf pour 4 interpellés qui bénéficient d'une remise en liberté "technique". Mickaël Robin, Vid Kavticnik, Wissem Hmam et la compagne de Mladen Bojinovic.
Les joueurs reconnaissent avoir parié sur le match Cesson-Sévigné - Montpellier, mais pas d'avoir truqué la rencontre, selon leurs avocats.
De même source, on indique que les gardes à vue pourraient être prolongées et que les personnes interpellées à Paris devraient être transférées mardi à Montpellier, à l'exception de la compagne d'un joueur qui, auditionnée dimanche, devrait être transférée lundi en fin de journée.
Un parieur est mis en examen pour escroquerie et complicité et remis en liberté sous caution de 9.000 euros.*
Soit 1 mise en examen.
Les gardés à vue à Nanterre sont transférés à Montpellier et présentés aux juges instructeurs chargés du dossier.
La compagne de Luka Karabatic, Jeny Priez, est mise en examen à Montpellier pour escroquerie et remise en liberté sous astreinte d'une caution de 13.000 euros.
Primoz Prost, du club de Montpellier (MAHB), et Samuel Honrubia, ex-joueur du club héraultais transféré cet été au Paris SG, sont mis en examen à Montpellier pour escroquerie et remis en liberté sous caution (8.700 euros pour Prost et 9.000 pour Honrubia) avec interdiction de rencontrer les autres co-prévenus.
La compagne de Nikola Karabatic, Géraldine Pillet, est mise en examen à Montpellier pour escroquerie. Elle a été remise en liberté sous contrôle judiciaire après avoir versé une caution de 4.400 euros.
Le Serbe Mladen Bojinovic, ancien handballeur de Montpellier transféré cet été au Paris SG, a été mis en examen pour escroquerie. Il a été placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction de rentrer en contact avec les joueurs héraultais, et remis en liberté sous astreinte d'une caution de 11.600 euros, a précisé Me Luc Abratkiewicz.
Luka Karabatic, le frère de l'icône du handball français Nikola, a été mis en examen mardi à Montpellier pour escroquerie. Il est remis en liberté sous caution de 25.000 euros. Il a l'interdiction de rencontrer d'autres membres du club héraultais et donc de jouer.
Nikola Karabatic a été mis en examen à Montpellier pour escroquerie dans l'affaire des soupçons de match truqué, et "mis au chômage", a déclaré un de ses avocats Me Jean-Marc Phung. "Je n'ai pas parié", a assuré le joueur aux magistrats instructeurs selon les termes de sa déclaration lue par un autre de ses conseils, Me Eric Dupont-Moretti, à la sortie du tribunal. Il est libre sous caution de 4.500 euros.
Issam Tej et Gajic Dragan sont mis en examen pour escroquerie sous contrôle judiciaire avec une caution de 11.600 euros chacun.
Les 3 parieurs interpellés dimanche à Montpellier sont mis en examen pour "escroquerie" et "complicité d'escroquerie". Ils sont tous remis en liberté après paiement d'une caution (10.000, 17.000 et 73.000 euros)
L'un des kinésithérapeutes du club de Montpellier, Yann Montiège, est quant à lui ressorti libre avec le statut de témoin assisté.
Soit 12 mises en examen.