"Une région sans OGM", c'est le message des élus EELV au conseil régional, qui ont appelé ce dernier à réagir. Son président, Martin Malvy, réaffirme lui des engagements datant de 2003.

Les élus Europe Écologie-Les Verts du conseil régional appellent les dirigeants de Midi-Pyrénées à "une région sans OGM". Selon eux, il est urgent d'adopter "de nouvelles mesures pour informer et protéger les consommateurs. Malgré l'interdiction d'OGM en France, une grande part de l'alimentation des élevages contient des OGM importés."

Leur réquisitoire, s'accompagne de deux objectifs majeurs :

  • Exclure les OGM directement présents dans les produits d'origine végétale
  • Exclure les produits issus d'animaux nourris avec des OGM
Rien d'insurmontable selon les élus écologistes, qui formulent diverses propositions. Celles-ci sont détaillées dans le communiqué envoyé aux médias le 1 octobre, et que nous vous mettons à disposition en téléchargement.

Communiqué de presse OGM EELV

Mis en cause et incité à prendre des mesures supplémentaires, le conseil régional a réagi par l'intermédiaire de son président, Martin Malvy. Il s'est lui aussi fendu d'un communiqué, dans lequel il explique notamment que la région a "clairement pris parti contre la culture en plein champ d’OGM sur son territoire". Et d'ajouter : "Midi-Pyrénées a signé la charte des Régions sans OGM dès 2003". Le socialiste fait ici référence à la charte de Florence, signée par un vingtaine de régions, et qui engageait à la plus grande prudence vis à vis des OGM, ainsi qu'à la protection de l'environnement et des populations.


Quelques problèmes de dates

Ce communiqué cherche à mettre en valeur les engagements de la région dans le domaine, mais il comporte des erreurs factuelles. Tout d'abord, la charte en question n'a pas pu être signée en 2003. Les 20 régions qui l'ont approuvée à travers l'Europe ont paraphé le document le 4 février 2005, comme le prouve ce .pdf accessible sur Internet. 
A l'époque, 5 régions françaises ont signé la charte : on retrouve par exemple le logo du conseil régional de Bretagne ou du Limousin. C'est à la fin de l'année 2005 que la région Midi-Pyrénées s'est jointe au mouvement, attestant de son opposition à la prolifération des OGM. 

Dès lors, d'où vient la référence à 2003 dans le communiqué de presse ? Sans doute d'une délibération prise par le conseil régional lui-même et daté du 30 juin 2003. Sur proposition des Verts, l'article suivant a été validé : 

"Le Conseil régional Midi-Pyrénées invite l’Etat à prendre en compte l’intérêt de la santé publique et de la protection de l’environnement quand il autorise les cultures en plein champ de plantes génétiquement modifiées. Le Conseil régional Midi-Pyrénées déclare être fermement opposé à tous essais privés ou publics en plein champ et toutes cultures de plantes génétiquement modifiées sur le territoire de la Région."

Là encore, le document est disponible en ligne, en voici la copie :
 

A l'époque, il s'agissait d'un message fort envoyé à l'Etat, destiné à prouver les engagements de la région en faveur d'une suppression des OGM. 

Avec son communiqué, Martin Malvy insiste sur des décisions déjà prises, mais ne répond pas aux élus d'Europe Écologie. Les écologistes qui soulignent d'ailleurs l'adhésion à la charte de Florence, mais demandent des mesures supplémentaires. Ils regrettent que "4 jours sur 5, les lycéens n'ont pas droit aux produits labellisés SIQO" dans les cantines. (produits régionaux sous signes d'identification de la qualité ou de l'origine)

Ces tensions interviennent alors que le débat sur les OGM refait son apparition au niveau national. Une étude publiée le 19 septembre -et déjà contestée- montre les effets d'une alimentation à base d'OGM sur des rats, avec le développement de cancers.
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