Le club de Montpellier Agglomération Handball (MAHB) s'est constitué mercredi partie civile dans le cadre de l'instruction ouverte dans l'affaire des soupçons de match truqué, a annoncé son président Rémy Lévy.
Le club, qui "a pris connaissance, mais uniquement par voie de presse, de la mise en examen de cinq de ses joueurs, (...) a confié la défense de ses intérêts à Madame le Bâtonnier Michèle Tisseyre qui se constituera officiellement partie civile en son nom dans la journée auprès du magistrat instructeur", précise-t-il.
Il s'agit de la première réaction du club après l'annonce mardi soir des mises en examen de 13 personnes, parmi lesquelles Nikola Karabatic, icône du handball français, et son frère Luka pour "escroquerie par manoeuvre frauduleuse" aux dépens de la Française des Jeux, "en l'espèce en étant en possession d'information selon laquelle des joueurs de l'équipe de handball de Montpellier s'étaient entendus préalablement pour modifier ou altérer le déroulement normal de la rencontre entre Cesson et Montpellier" du 12 mai.
Outre les deux célèbres frères, trois autres joueurs du club - Primoz Prost, Dragan Gajic et Issam Tej - ont été mis en examen, avec interdiction de rencontrer l'encadrement du club et les autres protagonistes du dossier, ce qui équivaut à une interdiction de jouer.
Sont également poursuivis la compagne de Luka Karabatic et celle de Nikola, deux anciens handballeurs héraultais transférés cet été au Paris SG - Samuel Honrubia et Mladen Bojinovic - ainsi que quatre parieurs, dont le patron d'un bar soupçonné d'être le cerveau de l'affaire.
Le conseil des frères Karabatic, Me Eric Dupont-Moretti, a annoncé son intention de faire appel des conditions du contrôle judiciaire interdisant à ses clients de jouer.
Les paris incriminés se sont élevés à 87.880 euros et ont rapporté 252.880 euros.
Des montants 40 fois supérieurs à l'ordinaire et portant "à 99,94%" sur un score défavorable à Montpellier à la pause, selon le procureur, ce qui avait alerté la Française des Jeux.
Ces paris avaient été pris dans seulement trois endroits (Montpellier, Rennes, région parisienne) et réalisés par tranches de 100 euros en liquide, ce qui permet au parieur de rester anonyme pour percevoir ses gains.
Rémy Lévy avait prévenu vendredi qu'il pourrait licencier les joueurs, même si seules les accusations d'avoir parié étaient retenues contre eux, car c'est interdit dans leur contrat de travail.