Le cardinal-archevêque de Paris André Vingt-Trois a appelé samedi les chrétiens à saisir leurs élus de "la gravité de l'enjeu" que représente le mariage homosexuel.
Selon lui, le mariage homosexuel n'est pas une urgenceDans son discours d'ouverture devant l'Assemblée plénière de 120 évêques réunis à Lourdes, Mgr Vingt-Trois a consacré de longs passages
aux questions éthiques, comme la fin de vie, le respect de l'embryon, les droits de l'enfant.
Le mariage homosexuel y a tenu une large place, intervenant, selon le cardinal, alors que "la crise économique atteint de plus en plus l'ensemble de notre société, que des entreprises ferment et que la précarité s'étend".
"C'est dans ce contexte préoccupant que le gouvernement fait passer en urgence des mutations profondes de notre législation qui pourraient transformer radicalement les modalités des relations fondatrices de notre société".
Un large débat s'imposait
Pour le président de la Conférence des évêques, un large débat national s'imposait "qui ne se contente pas d'enregistrer des sondages aléatoires ou la pression ostentatoire de quelques lobbies".
"L'élection présidentielle et les élections législatives ne constituent pas un blanc-seing automatique, surtout pour des réformes qui touchent très profondément les équilibres de notre société". "Contrairement à ce que l'on nous présente, a-t-il poursuivi, le projet législatif
concernant le mariage n'est pas simplement une ouverture généreuse du mariage à de nouvelles catégories de concitoyens, c'est une transformation du mariage qui toucherait tout le monde".
"ce ne serait pas le +mariage pour tous+, ce serait le mariage de quelques uns imposé à tous" a-t-il souligné.
"La question fondamentale est le respect de la réalité sexuée de l'existence humaine et de sa gestion par la société". "Alors que l'on prescrit la parité stricte dans de nombreux domaines, imposer, dans le mariage et la famille où la parité est nécessaire et constitutive, une vision de l'être humain sans reconnaître la différence sexuelle serait une supercherie qui ébranlerait un des fondements de notre société et instaurerait une discrimination
entre les enfants".
"Continuons d'appeler les chrétiens et tous ceux qui partagent notre analyse et nos questions, à saisir leurs élus en leur écrivant des lettres personnelles, en les rencontrant et en leur exprimant leurs convictions" ajoute le prélat.