Louis Gallois, patron social et libéral, esprit libre salué mais parfois déroutant

Très attendu, parfois redouté, le rapport de Louis Gallois sur la compétitivité est remis officiellement lundi à Jean-Marc Ayrault. Portrait de ce haut fonctionnaire et grand patron qui aurait aimé tenir une librairie à Montauban.

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Un grand patron, un esprit libre, un homme de gauche, un dirigeant libéral, Louis Gallois est tout cela à la fois.
Ce montalbanais né en 1944 a fait l'unanimité  lorsqu'en juillet dernier, le premier ministre lui a confié le poste de commissaire général à l'investissement.

Le bras droit de Chevènement

Grand patron et haut fonctionnaire, il est l'un des rares hommes en France à l'interface du monde de l'entreprise et du monde politique.
Enarque, il démarre sa carrière  au ministère de l'Economie et des Finances. Proche de Jean-Pierre Chevènement, il sera par deux fois son directeur de cabinet au Ministère de la Recherche et de l'Industrie puis au Ministère de la Défense. Politiquement, il fait parti du Ceres, l'ancienne aile gauche du Parti Socialiste.

Premier passage dans l'aéronautique

Après le ministère, il dirige la SNECMA, une société française du groupe Safran, spécialisée dans l'étude et la fabrication de moteurs pour l'industrie aéronautique et spatiale.Il présidera également le GIE Rafale puis l'Aerospatiale;

Un patron aimé des syndicats

En 1996, il est nommé à la tête de la SNCF. Il y restera 10 ans. Lors de son départ, les syndicats de cheminots reconnaitront ses qualités. "Je n'étais pas prédestiné, dira-t'il, je suis venu à la SNCF par hasard".

Un passage remarqué chez EADS



Le 16 juillet 2007, il est nommé PDG d'EADS. Il arrive à une époque de vives tensions entre la France et l'Allemagne. La cohésion du groupe est minée. Louis Gallois saura pacifier la situation du géant de l'aéronautique. C'est à ce moment qu'il lance ses vastes plans d'économies (Power 8 et Power 8 +) en profitant d'un environnement très favorable à l'aéronautique. Les carnets de commande d'Airbus sont alors, en effet, pleins à craquer.
L'industrie toulousaine s'en souvient encore, il améliorera considérablement les rapports entre Airbus et ses centaines de sous-traitants.

Le 6 juin 2012 il est nommé Commissaire général à l'Investissement




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Rumeur autour du refus d'un salaire excessif
À son arrivée à la tête d'EADS, une rumeur concernant le salaire de Louis Gallois a couru dans les médias.
Il est indiqué dans le numéro du magazine Capital de septembre 2006 que Louis Gallois refuse de percevoir de la part d'EADS un salaire supérieur à 15 000 euros par mois (180 000 euros par an), ce qui correspond à son ancien salaire à la SNCF. Cela aurait posé un problème, puisque les statuts de EADS prévoient une équivalence dans le traitement de ses deux co-présidents. Thomas Enders, le co-président allemand, refusant de diminuer ses revenus, Louis Gallois aurait alors proposé au conseil d'administration de verser à des associations humanitaires la différence entre son salaire perçu et celui désiré.

Cette rumeur a été démentie par EADS (Figaro du 9 octobre 2006), mais semble-t-il pas par Louis Gallois lui-même. Concernant le versement de la différence à des associations il déclare : « ce que je fais de mon argent est du domaine de ma vie privée » (Le Nouvel Observateur du 19 octobre 2006).

En 2008 et 2009, Louis Gallois a refusé de toucher sa part variable d'un million d'euros. Il touchera donc 900 000 euros de salaire fixe au titre de 2009, comme en 2008[7]. En janvier 2012, interrogé sur son salaire par un auditeur de France Inter il déclare gagner 2 600 000 euros, somme qu'il estime incompréhensible par le plus grand nombre et se prononce en faveur d'une limitation des hauts revenus par l'auto-discipline et la fiscalité. Il déclare dans cette même émission verser une part de son salaire à des œuvres socialement utiles, pour "sa sauvegarde personnelle".

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