C'est une initiative encore peu répandue : le diocèse de Toulouse propose à ses fidèles internautes de télécharger une lettre-type prête à être envoyée aux parlementaires pour s'opposer au mariage homosexuel.
Cela ne manquera sans doute pas de faire réagir : le diocèse de Toulouse publie sur son site internet la lettre-type à télécharger, signer et envoyer à son député ou son sénateur pour s'opposer au projet de loi sur le mariage homosexuel. Une lettre rédigée par les Associations familiales catholiques (AFC)
Le document est mis à disposition des internautes du diocèse dans un article intitulé "S'opposer au mariage homosexuel : comment agir ?".
L'opposition du diocèse de Toulouse à l'union des couples homosexuels n'est pas une surprise ; elle reflète la position officielle de l'Eglise de France relayée notamment à Lourdes par Monseigneur André Vingt-Trois le week-end dernier.
En revanche, la méthode est plus surprenante : en publiant et mettant à disposition des internautes une lettre-type, le diocèse de Toulouse ne sort-il pas de sa mission religieuse pour entrer dans le champ politique ? "Non, répond Jean-Marie Dessaivre, le responsable de la communication du diocèse, joint ce vendredi par France 3 Midi-Pyrénées. Je reconnais que la question peut se poser, mais nous avons seulement voulu donner de la place sur notre site à cette initiative des AFC". La lettre demande aux députés et sénateurs l'ouverture d'une grande concertation nationale avant le débat parlementaire.
Une nouvelle illustration, sans doute, de la difficulté de la séparation entre les affaires religieuses et les questions "civiles" dès qu'il s'agit de sujets de société "sensibles" comme le mariage, l'adoption, etc.
Voici la lettre-type telle qu'elle est publiée par le diocèse de Toulouse :
L'archevêque de Toulouse, Monseigneur Le gall, a décidé de s'exprimer ce samedi sur le site internet du diocèse dans une lettre intitulée "Tous pour le mariage". Extraits :
" Ce qui nous mobilise, c’est la conviction, fondée en humanité, que le mariage ne peut exister que dans un engagement public entre un homme et une femme ; ce n’est que dans ce milieu naturel de l’union des époux, au sein d’une famille, que peuvent naître et grandir des enfants. Quand je dis nous, je ne parle pas seulement des évêques récemment réunis à Lourdes, ni des catholiques, ni des chrétiens qui se prononcent dans ce sens, mais aussi des Juifs, des Musulmans et bien des personnes de tous milieux ; nous réagissons au nom du bon sens, que la théorie du gender tente de miner depuis plusieurs années"
"Nous ne sommes pas contre les personnes à tendance homosexuelle, puisque nous les écoutons et les recevons, puisque nous appelons à les respecter, mais nous ne pensons pas, comme un certain nombre d’entre elles, que le mariage avec une personne de même sexe soit la solution à leur quête d’identité."
En conclusion, Monseigneur Le gall indique penser aux générations futures : il invite les catholiques du diocèse de Toulouse "à prendre leurs responsabilités de baptisés et de confirmés".