Le virus de la variole a été identifié dans des corps gelés datant de plusieurs centaines d'années en Sibérie. L'analyse de séquences d'ADN de ce virus est prometteur pour l'analyse de la vitesse d'évolution des virus.
Le virus de la variole a été identifié dans des corps gelés datant de plusieurs centaines d'années en Sibérie par des chercheurs toulousains. L'analyse de séquences d'ADN de ce virus ouvre de nombreuses perspectives pour l'analyse de la vitesse d'évolution des virus.La variole, maladie liée au virus du même nom, a été l'une des grandes tueuses de l'histoire de l'humanité avec, rien que pour les deux derniers siècles, plusieurs centaines de millions de morts. Endémique dans le monde entier à partir du 18e siècle, elle est responsable de la disparition de nombre de populations autochtones en Amérique, en Afrique et en Asie. Grâce à la généralisation de la vaccination, elle a pu être considérée comme éradiquée par l'Organisation mondiale de la santé en 1979. Seuls deux laboratoires, un russe et un américain, en gardent toujours des souches afin de pouvoir lutter contre le bioterrorisme.
Malgré de nombreux travaux, les origines et les modes de propagation de la variole sont peu connus. Les souches les plus anciennes dont disposent les chercheurs sont celles isolées aux débuts des années 1950 sur des patients vivants. En raison des centaines de millions de morts dont le virus est responsable, les scientifiques espéraient depuis de nombreuses années retrouver des fragments d'ADN de souches plus anciennes dans des corps décédés au cours d'épidémies à l'époque historique.
Une découverte déterminante en Sibérie
Ce travail publié dans Le New England Journal of Medicine est le fruit d'une collaboration internationale pluridisciplinaire coordonnée en France par le Laboratoire d'Anthropologie moléculaire et d'imagerie de synthèse (AMIS, Université Toulouse III - Paul Sabatier / CNRS / Université de Strasbourg) et le laboratoire « Anthropologie bio-culturelle, droit, éthique et santé » (Aix-Marseille Université / CNRS / Etablissement français du sang). Des chercheurs russes et danois ont également participé à cette étude qui a réuni des anthropologues, des virologistes, des médecins légistes, des histologistes, des généticiens, des archéologues et des historiens.