Dernière semaine du procès Krombach à Créteil : un accusé affaibli face à son accusateur toulousain André Bamberski

Vieilli et visiblement éprouvé par sa détention Dieter Krombach, jugé en appel pour le meurtre de sa belle-fille Kalinka, multiplie les récits décousus
depuis neuf jours qu'il comparaît devant les assises du Val-de-Marne.

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Le face à face de deux septuagénaires

Entre Dieter Krombach, 77 ans, qui accède péniblement au box des accusés appuyé sur une béquille et le père de Kalinka, André Bamberski ce toulousain de 75 ans, qui défend tout seul ses intérêts depuis qu'il a congédié ses deux avocats, le contraste est saisissant.
Plein d'assurance malgré quelques signes manifestes d'énervement, le Français bouscule les habitudes de la cour en multipliant les petits incidents avec les autres avocats, mais démontre chaque jour avec intransigeance sa connaissance exceptionnelle du dossier.
De l'autre côté de la salle d'audience, l'Allemand offre un visage bien différent, loin, très loin de l'homme à femmes, du play-boy, de la "force de la nature" qu'il fut jadis et que ses proches ont décrite aux jurés.
Enlevé en 2009 en Allemagne par André Bamberski qui l'a livré à la justice française, l'ancien médecin condamné à 15 ans de réclusion en première instance a souvent bien du mal à répondre de manière cohérente à la cour.

Des récits confus et décousus

Trente ans après la découverte du corps sans vie de Kalinka Bamberski, 14 ans, le 10 juillet 1982 au matin, dans son lit, au rez-de-chaussée de la maison familiale à Lindau (Bavière), Dieter Krombach campe à la barre, sur sa version des faits.
Il part cependant rapidement dans des récits confus et décousus, parfois difficilement audibles. "Je le connaissais comme père pas comme un malade, souligne son fils, Boris Krombach. Il n'est pas en état de se défendre".
"Il ne sortira pas vivant d'ici", s'est émue sa plus jeune fille, Katja.
Victime d'un malaise dimanche, à la prison de la Santé à Paris où il est incarcéré après avoir été transféré de Fresnes (Val-de-Marne), M. Krombach
bénéficie d'un lit pour se reposer à chaque suspension d'audience.

 Un "pantin désarticulé"
En raison de l'état de santé de l'accusé, l'ambassade d'Allemagne a adressé jeudi un courrier à la cour pour écourter les audiences quotidiennes, ce que s'emploie déjà à faire le président de la cour d'assises, Hervé Stéphan en dépit d'un planning chargé.
"Il est très clair que la dégradation brutale de son état de santé résulte de son enlèvement. Il ne reste plus grand-chose de monsieur Krombach.
Il ressemble à un pantin désarticulé entre les mains d'une justice qui n'a jamais été aussi loin pour juger un homme", déplore l'un de ses avocats, Me Philippe Ohayon. "C'est un vieillard, il confond tout, il perd la mémoire et parfois la raison", résume-t-il.
"On m'a condamné à la mort", a déclaré le médecin à l'ouverture de son procès.

Tactique selon Bamberski

"Tactique", balaie André Bamberski pour qui l'attitude adoptée par l'assassin présumé de sa fille est uniquement "destinée à polluer le procès pour obtenir un acquittement ou une condamnation a minima".
"Je suis beaucoup plus malade psychiquement que M. Krombach. J'ai aussi 75 ans", a-t-il affirmé devant la cour.
Le 27 novembre, jour de l'ouverture des débats, le médecin qui l'a examiné avant le procès a jugé son état "relativement satisfaisant malgré une pathologie pas négligeable".
"L'orage cardio-vasculaire semble être passé", a souligné l'expert même si M. Krombach a fait dans le passé "plusieurs syndromes coronariens
aigus".
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