Le président socialiste de Midi-Pyrénées Martin Malvy a prévenu que la région ne se satisferait pas d'un TGV "au rabais" et a refusé qu'une liaison intermédiaire entre TGV et TER se substitue à la réalisation d'une ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse.
M. Malvy réagissait à l'une des préconisations soumises lundi au gouvernement par l'ancien ministre Jean-Louis Bianco en vue d'une réforme du système ferroviaire français: développer une offre alternative entre TGV et TER, avec des trains roulant à 200-220 km/h.Selon M. Bianco, cela offrirait une solution plus abordable aux métropoles et aux régions "sans attendre 20 ou 30 ans".
Cela ne signifie pas un renoncement définitif à de nouvelles lignes TGV, assure-t-il.
Une telle offre entre Bordeaux et Toulouse "n'est pas envisageable", a dit M. Malvy dans un communiqué, "Midi-Pyrénées ne peut pas se satisfaire d'un TGV au rabais que je récuse sans appel".
Cette possibilité a déjà été étudiée, dit-il, "le résultat était sans appel: de 1,5 milliard d'euros à 4 milliards d'euros de dépenses pour un gain de temps marginal (...) Cette solution laisserait Toulouse à quatre heures de Paris, donc toujours au-dessus du seuil de 3 heures, ne permettant pas la compétition avec l'avion et relançant ainsi la question d'un second aéroport" dans la région toulousaine
Si la LGV Bordeaux-Toulouse est remise en cause, Midi-Pyrénées se retirera immédiatement du financement de Tours-Bordeaux et demandera à être remboursée, a-t-il prévenu.
M. Malvy rappelle constamment que les collectivités de Midi-Pyrénées n'ont accepté de participer au financement de la LGV Tours-Bordeaux (qui prolonge Paris-Tours et dont les travaux ont commencé) que pour que la ligne soit ensuite prolongée vers Toulouse.
Les préconisations de M. Bianco sont un signal d'alarme supplémentaire pour M. Malvy et les nombreux défenseurs de l'arrivée du TGV à Toulouse, quatrième ville de France. Ceux-ci attendent avec impatience le rapport d'une commission chargée par le ministère des Transports de se pencher sur le bien-fondé et l'urgence d'un ensemble de liaisons ferroviaires, routières et fluviales que le précédent gouvernement voulait voir réaliser mais que l'actuel exécutif dit impossibles à toutes financer. Ce rapport sera remis en juin, dit-on aux Transports.
Avant cette remise à plat, les travaux de Bordeaux-Toulouse étaient censés commencer en 2017 pour une mise en service vers 2020.
Toulouse est à cinq heures vingt de Paris par le train aujourd'hui.
Vidéo : le reportage d'Eric Coorevits