Il est arrivé à 18h15 devant l’entrée de service (le patio de desolladero) des arènes de Las Ventas, le jeudi 7 juin. En quelques minutes, la rumeur s’est propagée comme une tornade. El Pana est là. En chair et en os…
D’abord le mini caméscope s’est mis en marche. J’en tremblais d’émotion. Puis, ayant oublié d’insérer la carte, tout s’est arrêté au bout de vingt secondes. J’ai fouillé mes poches, Euréka ! Une de secours, on a repris l’entretien. Rodolfo Rodriguez « El Pana » - diminutif d’El Panadero, le boulanger, jeunesse comme mitron - répond en français. Un délice quand il répète, écoutez-le, ses « yénésépa ». Il nous fait croire qu’il est en Espagne jusqu’au 12 octobre prochain pour…apprendre la guitare flamenca. Il est malin, il noie le poisson, brille son regard. Pistez le cigare qui vient à l’écran. Une torpille. Et comme l’écrivait l’ami Jacques Durand dans le quotidien Libération du 25 janvier 2007 sous le titre « Le panache du Mexique » : ou comment ne jamais passer inaperçu. A 61 ans, muleta en mains.