La justice a rejeté jeudi la demande de remise en liberté du frère de Mohamed Merah, écroué et mis en examen depuis mars 2012 pour complicités d'assassinats.
Un juge a rejeté jeudi une demande de remise en liberté du frère de Mohamed Merah,
Abdelkader, mis en examen pour complicité d'assassinats dans les tueries de mars
2012, a-t-on appris de source judiciaire.
Le parquet de Paris et le juge antiterroriste en charge de l'enquête s'étaient
opposés à cette demande, et le juge des libertés et de la détention (JLD) est allé
dans le même sens jeudi. Abdelkader Merah peut faire appel
de cette décision. Son avocat, Me Eric Dupond-Moretti, n'a pu être joint jeudi
soir.
Dans son ordonnance, le JLD a demandé une "étude de faisabilité technique" pour
savoir si un placement sous bracelet électronique pourrait être envisagé dans le
cadre d'un réexamen de la détention provisoire, a précisé la source judiciaire.
Incarcéré depuis fin mars 2012, Abdelkader Merah avait
déjà vu sa détention provisoire prolongée. Il est mis en examen pour complicité
d'assassinats, association de malfaiteurs en vue de la préparation de terrorisme
et vol en réunion.
Il a toujours soutenu s'être brouillé de longue date avec son frère et n'avoir
renoué avec lui que quelque temps avant sa mort, dans l'assaut du Raid, le 22 mars
2012.
Salafiste radical repéré depuis 2007, il a reconnu avoir été présent lors du vol
du scooter utilisé par son frère lors de ses crimes, mais ce vol a été commis,
selon lui, à son insu. Il a aussi confirmé la présence d'un troisième homme à ce
moment-là, dont il refuse de donner le nom. Il a affirmé qu'il ignorait les projets
de Mohamed Merah et lors d'une audition, début septembre,
il a assuré au juge qu'il ne partageait pas la vision de son frère sur le jihad.
"C'est un soulagement de voir qu'Abdelkader Merah reste
à la disposition de la justice. Il s'agit d'un salafiste revendiqué qui a un parcours
initiatique dans plusieurs pays et peut, de ce fait, disparaître à tout moment",
a réagi Me Patrick Klugman, l'un des avocats de la famille Sandler, dont trois
membres ont été tués par Mohamed Merah le 19 mars 2012 à
l'école juive Ozar Hatorah, à Toulouse. "Avant toute chose, il doit répondre des
crimes dont il peut être accusé", a ajouté l'avocat à l'AFP.
Entre le 11 et le 19 mars 2012, à Toulouse et Montauban, Mohamed Merah
a assassiné trois militaires, puis trois enfants et un enseignant juifs, au nom
du jihad. Petit délinquant de banlieue ayant basculé dans l'islamisme radical,
il a été tué par le Raid le 22 mars à l'issue du siège de son appartement à Toulouse.
Deux autres connaissances de Mohamed Merah sont mises en
examen, Mohamed Mounir Meskine, qui a récemment été remis en liberté, et Fetha
Malki, toujours détenu.
Le premier est soupçonné d'avoir pris part au vol du scooter. Le second a reconnu
avoir vendu le gilet pare-balles que Mohamed Merah portait
le 22 mars et lui avoir confié un pistolet-mitrailleur Uzi, mais il assure ne pas
avoir su l'usage qu'il allait en faire.