A l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida ce dimanche, les associations de prévention rappellent qu'il est important de rester vigilant et dénoncent la baisse des financements publics. Ils craignent un retour de l'épidémie, faute de moyens de dépistage. Le point en Midi-Pyrénées.
Pascale Roch est la présidente d'AIDES en Midi-Pyrénées. La journée mondiale de lutte contre le SIDA est l'occasion de rappeler que le VIH tue encore, et que la prévention doit continuer, encore et encore. Elle est malheureusement menacée par une baisse des subventions publiques.
Quelle est la situation en Midi-Pyrénées ?
La région Midi-Pyrénées est la troisième de France métropolitaine la plus touchée derrière la région parisienne et la région PACA. Avec environ 200 contamination chaque année, dont les deux tiers en Haute-Garonne, la situation est stable depuis 5 ou 6 ans. Mais cela ne recule pas.
D'après l'institut de veille sanitaire, l'Invs, il y a 6400 personnes dépistées positives de plus chaque année. Il y aurait 30.000 personnes qui ignorent leur séropositivité.
Aujourd'hui, qu'est ce qui est le plus inquiétant par rapport au Sida ?
La baisse des financements publics pour que les associations de prévention et d'accompagnement puissent travailler. En Midi-Pyrénées, cela reste stable mais à l'échelle nationale, il y a une nette baisse. Il faut savoir qu'aujourd'hui, entre les traitements et le dépistage rapide, il est possible de ne plus transmettre le virus. Mais si les dépistage cessent ou ralentissent faut de financements, il va de nouveau y avoir beaucoup de séropositifs qui s'ignorent et l'épidémie va repartir de plus belle.Le VIH n'est plus aussi prioritaire qu'auparavant. la France ne tient plus ses engagements auprès de l'OMS en la matière. Et ce depuis plusieurs années.
Les discriminations sont-elles toujours d'actualités pour les séropositifs et les malades ?
Les relations professionnelles ou avec certains soignants sont parfois difficiles effectivement. Mais certains seulement. Même si aujourd'hui, les traitements permettent une seule prise quoditienne de médicaments , il y a des effets qu'ils faut gérer, des contraintes. Alors nous essayons de sensibiliser. Par exemple, nous avons mis en place un parcours pour les soignants où ils réalisent tout ce qu'impliquent être malade. Cela facilite les relations avec les soignés.Dans ce contexte, à quoi sert une journée mondiale ?
A informer, encore et encore. La journée mondiale est destinée au grand public. Elle rend les séropositifs un peu plus visibles. Quand on donne aux gens le nombre de malades en Midi-Pyrénées, tout à coup, ils réalisent que l'épidémie est encore là. Beaucoup pensent que c'est fini, mais pas du tout. Pour les publics plus spécifiques, nous allons nous rendre dans des lieux ciblés toute la semaine prochaine pour procéder à des dépistages et des sensibilisations. Les publics les plus fragilisés sont ceux qui n'ont pas accès aux soins, à l'information ou qui ne peuvent parler de leur situation à leur entourage : des exclus, des migrants, des HSH (des hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes mais qui mènent une vie d'hétérosexuel par ailleurs)Tous les chiffres 2012 sur le VIH, ici
Le site Aides pour toutes les infos sur le VIH, ici