Une partie des platanes qui bordent le Canal du Midi vont échapper, au moins provisoirement, à l'abattage pratiqué pour enrayer la progression d'un champignon tueur, a indiqué mardi le gestionnaire de l'ouvrage inscrit au patrimoine de l'humanité.
VNF a cédé aux mairesVoies navigables de France (VNF) a entendu les instances pressantes des maires de Castelnaudary, Carcassonne et Sallèles-d'Aude (Aude) qui refusent de voir disparaître un élément essentiel du paysage de leur commune tant que tout n'a pas été tenté pour le sauver, a expliqué VNF.
Dans les trois communes traversées par le chef d'oeuvre de Pierre-Paul Riquet, VNF a accepté de n'abattre que les arbres morts et de ne pas faire tomber pour l'instant ceux qui sont proches des arbres malades.
Ce n'est qu'un sursis
Le directeur général de VNF, Marc Papinutti, a cependant signifié dans le quotidien Midi Libre qu'il devrait s'agir d'un simple sursis: "Je dis que j'ai suspendu ces abattages de précaution. Je n'ai pas dit qu'il n'y en aura plus. Je les ai suspendus parce que la période n'est pas la plus propice pour y procéder, en raison des réactions hostiles. Mais il faudra que je respecte les règles de prophylaxie qu'impose l'arrêté préfectoral".
Le chancre doré
Les 42.000 platanes qui flanquent uniformément le Canal du Midi sont voués à l'abattage à cause de la progression du chancre coloré, mal pour l'instant incurable. Ces platanes, pour la plupart bicentenaires, doivent être remplacés par d'autres arbres, dans le cadre d'un vaste programme de restauration de la voûte arborée du Canal, qui fut conçu et créé à partir de 1662 par Pierre Paul Riquet, du temps de Louis XIV, pour relier Garonne et Méditerranée.
La suspension des abattages préventifs s'applique pour l'instant uniquement à Castelnaudary, Carcassonne et Sallèles-d'Aude, a expliqué à l'AFP un porte-parole de VNF. Le gestionnaire de l'ouvrage a engagé des discussions avec les trois collectivités pour déterminer quels arbres devront être effectivement
abattus.
Mais la mesure de suspension pourrait être étendue à d'autres communes si leurs élus le demandaient, a admis le directeur de VNF.
"S'il y a un rejet du plan d'abattage, il faut rediscuter", a fait valoir M. Papinutti. "L'abattage n'est pas une volonté de VNF. Je préfère donc qu'il y ait un moratoire tel que je l'ai défini pour laisser du temps au débat".
Certains veulent croire que l'abattage n'est pas la seule solution. "Je ne veux pas voir défigurer ma commune sans avoir au moins tout essayé", dit le maire de Sallèles-d'Aude (2.500 habitants), Yves Bastié.
Des traitements expérimentaux ont été soumis à l'examen du ministère de l'Agriculture.