Favorable comme celle de Malvy ou furieuse comme celle de Bourquin, les réactions à la fusion entre les deux régions du Sud proposée par François Hollande relancent violemment le débat de la décentralisation.
Pour Martin Malvy, Président de la Région Midi-Pyrénées,c'est l'occasion de concurrencer efficacement les autres régions européennes :
"En proposant de réunir en une seule Région Midi Pyrénées et Languedoc-Roussillon et d’en faire une Région de 6 millions d’habitants, il répond à plusieurs défis. PACA et Rhône-Alpes sont, proches de nous, deux Régions parmi les plus puissantes de France, après l’Ile de France. La Catalogne est notre voisine, notre amie, mais aussi notre concurrente. C’est donc pour les années qui viennent, 10,20 ou 30 ans, le renforcement de nos propres espaces, dont nous avons dit souvent la faiblesse par rapport à ceux qui sont à nos limites, et la capacité à affronter la compétition tant au plan national qu’en Europe, que propose le choix retenu»
Christian Bourquin est intervenu sur les ondes de France Bleu Hérault.
Il critique une réforme à marche forcée où l'on fusionne "des régions qui n'ont aucune histoire ni tradition en commun, et où l'on signe l'arrêt de mort du département qui constitue pourtant une collectivité territoriale de proximité".
De fait, l'Etat s'approprie le département".
"Le Président, par des décisions unilatérales, casse les logiques occitane et méditerranéenne...Cette réforme éloigne le Limousin et l'Auvergne des autres régions occitanes.Elle dilue notre identité dans de vastes étendues acculturées à l'avenir économique et social incertain...
En finir avec le département aurait dû être la priorité de l'exécutif.
"Outre l'absence de concertation avec les élus locaux, la reconfiguration de la carte des régions soulève plusieurs problèmes.En premier lieu, celui de la pertinence du périmètre retenu. Qu'ont en effet en commun les Hautes-Pyrénées et l'Ariège avec la Lozère et le Gard ?
En second lieu celui du calendrier choisi. Le redécoupage intervient au moment où les régions négocient les prochains contrats de plan Etat/Région ainsi que la programmation des crédits européens.
Ais compte-tenu de l'importance de cette réforme indispensable, je formule le voeu que ce grand chambardement aboutisse".