Guillermo Valencia, novillero colombien, a convaincu les aficionados qui remplissaient à moitié les arènes de Lunel ce dimanche.
Le premier novembre dernier, il nous avait enchantés à Vauvert. Depuis, Guillermo Valencia a peu toréé. La conjoncture n'est pas idéale en Europe pour les apprentis toreros. Encore moins s'ils sont Colombiens exilés à Salamanque et managés par des impresarios Français entreprenants mais assez peu influents. Ajoutez à cela que Guillermo Valencia a été victime d'un accident de voiture où il s'est bousillé la main. Il doit enfiler une orthèse avant de porter l'estocade.
Mais tout ce la n'est rien comparé à la volonté et au talent de ce jeune homme. Il a 19 ans, il est originaire de Popayán, exactement comme son homonyme, le poète Guillermo Valencia. Ce dernier avait donné un tournant à sa carrière à Paris où il était en poste comme diplomate. Notre Guillermo à nous a quitté sa Colombie natale à 16 ans avec une seule idée en tête: revenir au pays avec un statut de figure. Bien malin qui peut dire s'il y parviendra. Une chose est sûre : il s'en donne les moyens.
A Lunel, ce dimanche, héritant de deux des meilleurs novillos, il a de nouveau séduit. La voltereta subie au moment de l'estocade de son premier novillo et la rouste monumentale qu'il a reçue à l'entame de la faena de l'autre ne l'ont absolument pas découragé.
Dimanche 20 juillet, Lunel
6 novillos-toros de "Camino de Santiago", lourds, armés et nobles. Les 1, 2 et 6 coopérants, les autres, plus pénibles.
Fernando Rey, très professionnel, beaucoup d'abattage et peu de personnalité : une oreille et silence
Guillermo Valencia, beaucoup d'allure : une oreille et vuelta
Louis Husson, marginal mais volontaire, auteur d'une splendide estocade au dernier : applaudissements et une oreille.
Temps clément après l'orage. Piste en très bel état. 1/2 entrée. Paseo retardé de 15 minutes à cause de la fouille minutieuse réalisée sur chaque spectateur à l'entrée : la crainte d'un incident avec les anti-taurins en est la cause.