La préfecture de Midi-Pyrénées a annoncé la mise en place des concertations pour le nouveau zonage des site vulnérables. Des sites qui devront se mettre en conformité avec la directive "Nitrates" de l'Europe. Non sans provoquer la colère d'une partie du monde agricole.
La préfecture de Midi-Pyrénées, qui coordonne également le bassin Adour-Garonne a annoncé ce matin le déroulement de la mise en place de la directive "Nitrates". Une directive qui inquiète les agriculteurs comme ils l'ont manifesté mardi à Rodez, mercredi à Montauban et ce jeudi à Toulouse.
1635 communes du bassin Adour-Garonne sont concernées par cet élargissement de la carte des zones vulnérables, imposé par l'Europe. La cour de justice de l'Union Européenne a condamnée la France au motif d"insuffisance de désignation du zonage". Selon les présidents des chambres d'agricultures (qui ont écourté leur réunion avec le préfetr après avoir lu une motion), "les nouveaux critères conduisent à une augmentation de plus de 80% du nombre des communes classées en zone vulnérable, ce qui fragilise fortement l'agriculture du bassin Adour Garonne et plus particulièrement son élevage".
Cette modification des zones vulnérables va demander notamment aux agriculteurs et institutions de se mettre aux (nouvelles) normes avec des conséquences sur les pratiques de cultures et le stockage des effluents pour l'élevage. des aides publiques devraient être mises en place.
Les modalités de mises en place
Le nouveau zonage doit faire l'objet de discussion. Les organisations professionnelles agricoles seront consultées dans les semaines à venir. Une concertation qui sera élargie à toutes les parties prenantes lors de la Commission de planification du Comité de bassin le 8 septembre prochain. Les institutions et le publics seront invités à s'exprimer avant la fin du mois de novembre.La directive "Nitrates" a été adoptée en 1991 pour but de protéger les réserves d'eau en surface et en sous-sol en limitant l'usage des nitrates, présents dans les engrais agricoles et les déjections animales, et en imposant des périodes d'interdiction d'épandre ces engrais qui doivent être dûment stockés.
Fin juillet, la ministre de l'Écologie Ségolène Royal a annoncé que 3.800 communes supplémentaires seraient classées zones vulnérables aux nitrates, en plus des quelque 19.000 communes qui le sont déjà. Ce classement oblige les agriculteurs de ces communes à adopter un traitement plus écologique, notamment vis-à-vis des déjections animales, productrices de nitrates qui polluent l'eau.
Les agriculteurs protestent à Toulouse contre "la directive nitrates" élargie
Une centaine de responsables syndicaux agricoles du Sud-Ouest se sont rassemblés cejeudi matin devant la préfecture pour protester contre cet élargissement de la "directive nitrate", au moment où le préfet de région Midi-Pyrénées Pascal Mailhos, présentait aux présidents des chambres d'agricultures concernées la nouvelle carte des zones dites vulnérables."Ceci n'est qu'un tour de chauffe. Nous refusons en bloc ces nouvelles règles absurdes", a déclaré Christian Mazas, président de la FRSEA Midi-Pyrénées. Les manifestants, représentants départementaux de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs (JA), venus de Midi-Pyrénées, d'Aquitaine et de la région Centre, ont tenté de pénétrer dans les locaux de la préfecture "pour aller chercher les présidents de chambre" et montrer qu'il "n'y a rien à négocier".
Les forces de l'ordre, jusque là discrètes, ont protégé les entrées de la préfecture en aspergeant de gaz lacrymogènes les manifestants qui tentaient d'y pénétrer. Devant les portes fermées, ces derniers ont multiplié ensuite les concerts de
bidons pour dénoncer "le dialogue de sourd bidon entre la profession agricole et l'État".
"Avec ce nouveau classement, c'est la moitié de nos élevages qui sont menacés", a pour sa part estimé Christian Fourcade, président de la FDSEA Hautes-Pyrénées. L'ensemble des syndicalistes, faisant à plusieurs reprises référence au combat des "bonnets rouges" contre l'écotaxe en Bretagne, ont qualifié l'action du jour d'avertissement, laissant planer la menace d'une action de masse au mois d'octobre.
Mardi soir à Rodez, 1.300 agriculteurs s'étaient déjà rassemblés contre l'élargissement de la "directive nitrates".