En raison d'un appel à la grève, de nombreux services de santé et de justice seront perturbés ce mardi. Pour les pharmacies et les laboratoires d'analyses, un service minimum est assuré et des établissement réquisitionnés.
En raison de l'appel à la grève de plusieurs syndicats de professions libérales, de nombreuses pharmacies et laboratoires d'analyses (entre autres) seront fermés ou auront un service perturbé ce mardi. A la demande du ministère, un service de garde sera assuré, comme pour les week-end.
L'agence régionale de santé Midi-Pyrénées a publié la liste des établissements réquisitionnés et ouverts au public, qui pourront garantir l'accès aux médicaments et aux examens de biologie, aux heures habituelles.
Pour les cabinet de médecins traitant qui seraient fermés, les patients doivent utiliser les dispositifs de permanence des soins (3966 à partir de 20h) et d'urgence (15). Mais ils risquent fort d'être un peu débordés. Si votre cas ne présente pas un caractère impératif, mieux vaut reporter votre visite.
Ces listes sont disponibles par département, ici
Une demande du ministère de la santé
Des gardes seront assurées dans les pharmacies mardi, journée de protestation des professions libérales dont font partie les pharmaciens, a affirmé la ministre de la Santé Marisol Touraine dimanche soir sur France Inter. "J'ai demandé aux Agences régionales de santé que des gardes soient assurées, comme un dimanche (...) pour que les patients soient assurés de trouver des médicaments dans des pharmacies de garde", a déclaré Marisol Touraine, prévoyant que "la grève des pharmaciens mardi (serait) très suivie"."L'immobilisme n'est pas une solution", a commenté la ministre, faisant allusion au projet de réforme des professions réglementées, tout en notant que "des mots utilisés par l'ancien ministre (de l'Economie Arnaud Montebourg, NDLR) ont pu blesser". "Les Français veulent un pharmacien près de chez eux, la sécurité sur les médicaments, et un juste prix", a-t-elle souligné.
Qui fait grève ce mardi ?
source : afpMédecins, dentistes, pharmaciens, mais aussi notaires et avocats sont appelés à garder portes closes mardi par l'Union nationale des professions libérales (UNAPL), en riposte à un projet de réforme des professions réglementées. Des rassemblements seront organisés à l'occasion de cette "Journée sans professionnels libéraux".
Médecins généralistes et spécialistes sont invités à fermer leurs cabinets par trois syndicats (CSMF, MG-France et le SML) et à participer aux rassemblements. Des syndicats de spécialistes (Le Bloc, pour les chirurgiens, le SNPF, pour les pédiatres, le SNORL pour les ORL) ont rejoint le mouvement. Les médecins s'en prennent surtout au projet de loi santé, attendu pour octobre. Ce projet va placer, selon eux, la médecine libérale sous la coupe de l'administration.
Les dentistes : trois organisations syndicales (la CNSD, l'UJCD-UD et le SFCD) appellent à une journée sans dentiste. Elles craignent la suppression du numerus clausus et surtout que les patients puissent à l'avenir se faire poser des prothèses directement par les prothésistes.
Les pharmaciens sont invités à fermer leurs officines. Outre la "menace" sur la fin de leur monopole sur la vente de médicaments, ils s'opposent à l'ouverture éventuelle du capital des sociétés d'exercice libéral (SEL) et à l'arrivée d'actionnaires non pharmaciens dans leurs officines.
Les laboratoires de biologie médicale risquent eux aussi d'être fermés. Les trois syndicats représentatifs de biologistes médicaux libéraux refusent que "la réalisation des examens de biologie médicale, qui sont à l'origine de 60 à 70% des diagnostics médicaux, soit abandonnée aux mains d'intérêts financiers" si l'ouverture du capital des sociétés d'exercice libéral est retenue dans le projet de loi.
Les kinésithérapeutes : la Fédération Française des Masseurs Kinésithérapeutes Rééducateurs appelle les 64.000 kinés libéraux à fermer leurs cabinets, vexée que leurs revenus aient été pointés dans le rapport de l'Inspection générale des finances. Elle fustige aussi le projet d'ouverture des SEL et la fin éventuelle du numerus clausus. La profession ne sait pas si in fine elle sera concernée par le projet de réforme.
Les notaires : toutes les études sont appelées à fermer leurs portes par le Conseil supérieur du notariat (CSN). Une permanence sera toutefois assurée, "en cas d'urgence", dans les chambres départementales des notaires ou les conseils régionaux des notaires. Les notaires veulent conserver leur tarif, proportionnel au montant des transactions immobilières, refusent la libéralisation des conditions d'installation, et veulent conserver le monopole sur la rédaction et l'authentification des actes.
Les avocats : ils abordent cette journée de mobilisation en ordre dispersé. Le Conseil national des barreaux, instance représentative de l'ensemble de la profession, a appelé à la grève, mais il ne pourra pas compter sur le soutien de l'ordre des avocats de Paris ou du Syndicat des avocats de France (Saf), qui ont appelé à ne pas la suivre. Les avocats sont concernés par la réforme mais les trois points d'évolution envisagés par le gouvernement ne bouleverseraient pas leurs conditions de rémunération.
Les huissiers et les commissaires-priseurs : la Chambre nationale des huissiers de justice (CNHJ) soutient le mouvement mais laisse le choix à ses membres d'ouvrir ou non leurs études mardi. Ils s'inquiètent notamment de la possible ouverture du capital des études à des investisseurs extérieurs. Les commissaires-priseurs, eux, appellent à une "journée morte".
Les administrateurs et les mandataires judiciaires : ils ne peuvent pas faire grève, mais certaines études devraient néanmoins refuser d'accueillir le public. "On traitera les dossiers, mais on peut très bien décider de ne pas recevoir les débiteurs, les créanciers", indique-t-on au Conseil national des administrateurs judiciaires et mandataires judiciaires (CNAJMJ). Tout comme celle des huissiers, la profession s'inquiète notamment de l'ouverture du capital des études à des investisseurs extérieurs.
Les greffiers des tribunaux de commerce : ils ne peuvent pas davantage cesser le travail et les greffes resteront donc ouverts. Ils s'attacheront néanmoins à communiquer à leurs interlocuteurs, juges et usagers, leurs inquiétudes, a indiqué le Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce.