Emirates Airlines envisage l'achat de 50 à 70 Airbus A350 ou Boeing 787 supplémentaires, a indiqué jeudi Tim Clark, le président de la compagnie aérienne de Dubaï à Berlin.
Lors d'une conférence de presse à l'occasion du salon du tourisme de Berlin ITB, M. Clark a indiqué que la compagnie achèterait "peut-être 50 à 70" avions long-courrier, sans donner de préférence pour le modèle d'Airbus ou le modèle de Boeing.
En juin dernier, Emirates avait infligé un coup dur à Airbus en annulant une commande de 70 A350, représentant 16,5 milliards de dollars quand elle avait été passée en 2007."Nous devons encore décider et cela dépendra beaucoup de la croissance" de l'aéroport de Dubaï, a ajouté M. Clark.
Par ailleurs, le président d'Emirates a indiqué jeudi, sans plus de détails ni de calendrier, que sa compagnie pourrait acheter "entre 100 et 200 A380 supplémentaires", l'appareil très gros porteur d'Airbus.
Avec la baisse actuelle des cours du pétrole, le secteur aérien a "une énorme opportunité de revenir sur la voie des bénéfices, de générer des liquidités, d'être de nouveau capable de se développer et d'investir", a considéré Tim Clark.
Critiquée, tout comme les deux autres compagnies du Golfe, Qatar Airways et Etihad Airways, par les compagnies européennes et américaines pour s'imposer sur le transport long-courrier, forts des aides de leurs riches Etats propriétaires, Emirates a dévoilé à Berlin un rapport sur son impact économique en Europe.
La compagnie fait ainsi valoir qu'elle génère 1.400 emplois directs et 47.800 emplois indirects, essentiellement en Allemagne, Italie et Royaume-Uni, et apporte un surplus de Produit intérieur brut (PIB) à l'Union européenne de 6,6 milliards d'euros. S'y ajoute l'activité générée par les commandes d'A380 déjà passées par Emirates à Airbus.
Emirates est partie en campagne pour obtenir des droits de trafic supplémentaires notamment en France et en Allemagne.
Le responsable d'Emirates a par ailleurs dit espérer avoir "la chance de répondre" à un rapport - non public - des trois compagnies aériennes américaines, Delta Air Lines, United et American Airlines, remis aux autorités américaines et accusant en détail les compagnies du Golfe de subventions indues et de capter une grande partie des vols long-courrier.
Emirates conteste recevoir des subventions de Dubaï. "Tout ce qu'on nous a donné au début, c'est une feuille de papier blanc et un chèque de 10 millions de dollars.
Nous avons construit ça dans le sang, la sueur et les larmes", a déclaré M. Clark.
Le responsable d'Emirates prévoit de se rendre à Washington ce mois-ci pour discuter avec des responsables américains. "Nous avons besoin de prendre la mesure de la menace (...) Après cela nous formaliserons notre réponse", a-t-il affirmé.