2 filières de trafic d'armes entre la Suisse et la France, qui approvisionnaient notamment les villes de Marseille et Toulouse, ont été démantelées en juin et juillet. Un homme de Montpellier a été interpellé. Quelque 300 à 400 armes auraient été écoulées en deux ou trois ans.
C'est la première fois que nous arrivons à mettre en évidence des trafics d'armes qui fournissent les ZSP (zones prioritaires de sécurité) de Toulouse et Marseille", s'est réjoui lundi au cours d'une conférence de presse le procureur de la République à Marseille Brice Robin.
9 suspects interpellés et écroués, dont un homme de Montpellier
En tout, neuf personnes ont été écrouées dans ces deux dossiers distincts, a-t-il ajouté. Cinq l'ont été dans le premier dossier, dont un Français et un Suisse qui alimentaient les cités toulousaines notamment en armes de guerre, dont des kalachnikov.
Quatre hommes ont été écroués dans le second dossier, qui fournissaient "le grand banditisme et le narco-banditisme marseillais", a encore ajouté M. Robin, précisant que certaines de ces armes avaient pu être utilisées dans des règlements de comptes.
Une information du SRPJ de Montpellier sur un trafic d'armes dans le Gard
Dans le dossier Toulouse, c'est une information recueillie par la police judiciaire de Montpellier, faisant état d'un trafic d'armes dans le Gard, qui a permis aux enquêteurs de remonter la piste entre un habitant de Miramas dans les Bouches-du-Rhône, déjà connu de la police, et un ressortissant suisse.
Le 5 avril, une information judiciaire était confiée à un magistrat de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille "en raison du caractère international du dossier", a précisé le procureur, qui s'exprimait au côté du directeur de la
police judiciaire de Marseille Eric Arella.
Cette enquête a débouché à la fin juin sur l'interpellation de 10 personnes dont cinq ont été écrouées.
Une perquisition dans une cache d'armes du Gard
Des perquisitions menées dans des caches dans le Gard, les Bouches-du-Rhône, la Savoie, l'Allier, les Yvelines, les Alpes-de-Haute-Provence et la Suisse (Fribourg) ont permis de retrouver "de nombreuses armes qui alimentaient les cités sensibles de Toulouse", a poursuivi M. Robin.
Selon le chef de la PJ marseillaise, les enquêtes sur les trafics d'armes "permettent de marquer des points contre ces bandes" qui tiennent le trafic de stupéfiant et se livrent à une guerre sanglante pour la domination de leurs marchés. Les saisies d'armes ont augmenté dans la région marseillaise de 22% ces derniers mois, selon lui.
Deux commissions rogatoires ont été diligentées en Suisse pour connaître l'origine de ces armes, qui viennent probablement des pays de l'Est et des Balkans.