Abdelghani Merah a achevé dimanche à Paris sa marche entamée pour dénoncer l'intégrisme. Il est arrivé devant la Bataclan le jour-même où, à Toulouse, on célébrait les victimes assassinées par son frère il y a cinq ans.
Il a achevé dimanche à Paris la longue marche entamée quelques semaines plus tôt. Sac vissé sur le dos, Abdelghani Merah est arrivé devant le Bataclan, accueilli par quelques représentantes de l'association Brigade des mères.Le frère aîné de Mohamed Merah était parti à pied de Marseille le 8 février dernier. Suivant le parcours de "la marche des Beurs", organisée en 1983 après le meurtre raciste d'un enfant de 13 ans, il avait entrepris ce périple pour alerter sur la montée de l'intégrisme religieux.
Un lieu et une date symboliques
Abdelghani Merah n'avait pas choisi le lieu de son arrivée par hasard, le Bataclan visé par une attaque terroriste le 13 novembre 2015 ni la date. Il a choisi de conclure son périple cinq ans jour pour jour après les tueries perpétrées par son frère à l'école Ozar Hatorah de Toulouse. "Aujourd'hui, c'est un jour très particulier pour moi. C'est le jour où Mohamed Merah a tué trois enfants, un papa et blessé un petit jeune. La dernière fois qu'on a tué des enfants juifs, c'était pendant la seconde guerre mondiale, à l'époque du nazisme", a-t-il déclaré avant de s'en prendre aux prédicateurs, comme Olivier Corel, le principal mentor d’un réseau salafiste de la région toulousaine par lequel sont passés les frères Clain ou encore Mohamed Merah. " Il faut se débarrasser de ce genre de prédicateurs" a-t-il insisté "pour moi, il ne faut pas qu'ils mettent le pied sur le sol français".Voyez le reportage à Paris de Farid Benbekaï et Yves Dewulf :
Il avait entamé il y a deux mois une marche de Marseille à Paris pour dénoncer l'intégrisme islamiste. Abdelghani Merah a terminé son périple dimanche à Paris devant le Bataclan. Cinq ans jour pour jour après que son frère Mohamed ait assassiné 3 enfants et un enseignant de l'école juive Ozar Hatorah de Toulouse.
Une arrivée à Paris quand Toulouse célèbre les victimes du "tueur au scooter"
Abdelghani Merah a conclu sa marche le jour où Toulouse célébrait les sept victimes de son frère. Une date mal perçue par certaines familles endeuillées. "Son arrivée dimanche à Paris, en ce jour de souvenir, est un acte indécent et obscène", avait ainsi estimé Samuel Sandler, le père d'une victime, lors d'un hommage mercredi à Sarcelles dans le Val-d'Oise.Aîné de la fratrie, Abdelghani a pris ses distances avec sa famille et dénoncé dès 2012 les actes de Mohamed Merah et la radicalisation de son autre frère, Abdelkader, qui sera jugé en octobre pour complicité dans les assassinats de son cadet.