Interrogé anonymement ce lundi au procès Merah, une policière chargée de l'antiterrorisme a affirmé que l'accusé Abdelkader Merah connaissait les intentions de son frère cadet. "Où sont les preuves ?" répond la défense.
Relatant devant la Cour d'assises spéciales (de manière anonyme comme la loi le permet désormais), une policière de l'antiterrorisme a indiqué que selon elle l'accusé Abdelkader Merah "connaissait les intentions de son frère" et est en cela "complice" du terroriste, déclenchant une nouvelle colère de Maître Eric Dupond-Moretti, avocat de la défense.
La policière, témoin numéro 19, commandant à la sous-direction antiterroriste de la direction centrale de la police judiciaire, a expliqué que lorsqu'il était en prison Mohamed Merah échangeait régulièrement des courriers avec son frère. Dans l'un de ces courriers, retrouvé au domicile d'Abdelkader Merah en perquisition, Mohamed Merah indiquait : "Je sais très précisément ce que je vais faire quand je serai sorti".
A sa sortie de prison, Mohamed Merah repart en voyage, en Egypte notamment où il retrouve son frère, et part à la recherche de contacts d'Al Qaïda. Il alterne ensuite les retour en France et les voyages en Afghanistan puis au Pakistan en août 2011 où il rentre cette fois en contact avec des Talibans. Il est de retour définitivement à Toulouse le 19 octobre 2011, 5 mois avant de passer à l'action.
Selon cette policière, "Abdelkader Merah connaissait les projets de son frère et était régulièrement en contact avec lui".
L'avocat de la défense, Maître Eric Dupond-Moretti s'emporte :
"- Les mails de Mohamed Merah ont-ils reçu des réponses de son frère ?.
- Non, nous n'en avons pas trouvé, répond la policière.
- Avez-vous des preuves de la connaissance des projets de Mohamed Merah par son frère ?
- Il savait que son frère voulait se rendre en zone de combat.
- Voilà, conclut l'avocat, chaque fois que l'on demande une preuve à un policier, on n'en a pas !"
LIRE ICI L'ENSEMBLE DE NOS ARTICLES SUR LE PROCES MERAH